L'actualité se fait souvent l'écho du développement inquiétant des déserts médicaux dans les zones rurales, mais un autre secteur peine à combler ses besoins en praticiens : celui du monde du travail. Les entreprises et leurs salariés manquent de médecins, tous secteurs confondus.
Une profession qui se raréfie. La Bretagne, comme ailleurs, manque de médecin du travail. Notamment dans l'Éducation Nationale : on compte seulement un médecin pour 20.000 agents.
Trois types de médecins du travail
En France, il existe trois types de médecins du travail. Leur point commun : ils sont tous salariés, et ne sont donc pas de profession libérale comme leurs consœurs et confrères.En grande majorité, ils sont des médecins "inter-entreprises" : ils interviennent dans plusieurs entreprises de taille moyenne ou des PME.
Aussi, il y a les médecins embauchés directement par une seule société. Le plus souvent c'est l'apanage des grands groupes tels Airbus ou les Chantiers navals de Saint-Nazaire qui comptent deux médecins salariés.
Enfin, les médecins de la fonction publique dépendent directement de l'État ou des collectivités locales.
La pénurie des médecins du travail vient du statut de ce type de praticiens. Embauchés directement par les entreprises, leurs consultations sont directement payées par les employeurs des personnes qu'ils oscultent.
Mais les questions de salaire ne pèsent pas dans la balance : on parle d'environ 6.000 euros net par mois après 20 ans d'ancienneté, un revenu équivalent à celui observé dans le libéral.
Pour autant la médecine du travail manque réellement de bras : il y a un médecin pour 4.000 salariés dans le privé, c'est presque moitié moins qu'il y une quinzaine d'années, et l'âge moyen des médecins du travail est de 56 ans. Il n’y a pas de renouvellement.