Aujourd'hui 68% des oeufs sont pondus par des poules en cage. Sous la pression d'associations de défense du bien-être animal, ce modèle est dénoncé, au point que certains acheteurs ne veulent plus acheter ces oeufs. Un vrai défi pour les éleveurs qui ont investi en 2012 dans de nouvelles normes.
Nouveau coup dur pour la filière avicole et précisément les producteurs d'oeufs.
Le lobbying des associations de défense de l'environnement avec leurs slogans chocs très visuels et leurs pétitions pour demander la fin des poules en cage commencent à faire mouche. Certains industriels, biscuiteries et quelques grandes enseignes ont déjà franchi le pas en faisant savoir qu'ils ne voulaient plus d'oeufs issus de ce type d'élevage dans la composition de leurs produits ou dans leurs rayons.
Des éleveurs coincés
L'inquiétude monte chez les éleveurs. Il y a à peine quatre ans, ils ont mis leurs bâtiments aux nouvelles normes européennes (40% de surface en plus par poule) et ceci à grand frais, 1 milliard d'euros pour toute la filière. Des investissements qui ne sont pas encore finis d'être remboursés dans les exploitations.En Bretagne, région qui produit 6 milliards d'oeufs par an, soit 40% du volume national, les éleveurs redoutent une baisse de leurs ventes. Pour adapter leur production à la nouvelle donne, il leur faut adapter leurs élevages en investissant de nouveau. Produire un œuf plein air coûte deux fois plus cher que produire un œuf standard : les installations sont différentes, et puis il faut de l'espace et de la terre, 4 m2 par poule pour gambader.
De plus en plus d'oeufs de plein air
Dans l'hexagone, chaque Français consomme en moyenne l'équivalent de 220 oeufs par an, 100 en coquille et 120 transformés dans la composition de produits alimentaires. Ce sont 32 millions de poules pondeuses en cage. On estime qu'en 2020 il faudrait qu'il y en ait plus que 22 millions, pour en 10 millions de plus en plein air.Vendredi à Paris, les éleveurs vont présenter un contrat d'avenir sociétal. Ils demandent l'aide des consommateurs, de la grande distribution et réclament une augmentation de 3 centimes par boite de 10 oeufs afin de financer les travaux pour transformer leurs élevages.