Yvon Guilcher a l'impression d'être spolié. La célèbre chanteuse Camille aurait repris une de ses chansons sans en mentionner la provenance.
Victoire de la musique, Globes de Cristal, Grand prix de la chanson française... rien ne semble arrêter Camille depuis plusieurs années. Mais la chanteuse risque cette fois d'être sous le feu des projecteurs pour des raisons moins honorables.
Camille Dalmais aurait détourné l'œuvre d'Yvon Guilcher. L'objet de la discorde : la chanson numéro 7 de son album Ouï, intitulée Les Loups. Paroles et musique, le titre est un véritable copier-coller de Je mène les loups d'Yvon Guilcher, composée en 1997.
"J'ai l'impression d'être spolié"
"Plusieurs artistes ont déjà repris cette chanson, c'est un pastiche", tient-il à préciser, avant de dresser la longue liste des reprises "plus ou moins réussies", parfois même "catastrophiques" de son œuvre. "Mais à chaque fois, les interprètes faisaient mention de mon nom !" Camille, elle, se serait tout simplement réapproprié l'œuvre, sans jamais évoquer son auteur originel. Pis encore : "Elle l'a appelée La bourrée de Camille !" lâche-t-il, visiblement consterné.
Sur le site de la SACEM figure, pour la chanson Les Loups, la mention "Camille Dalmais, arrangeur". Selon nos informations, l'artiste aurait, dans cette même déclaration, bien mentionné le nom de la chanson originale, Je mène les loups, mais aurait spécifié qu'il s'agit d'une œuvre du domaine public... et non celle d'Yvon Guilcher. À l'époque, Yvon Guilcher n'avait pas, pour des raisons artistiques, déclaré son œuvre à la SACEM. Camille a-t-elle donc extrapolé en considérant que, de ce fait, cette musique et ces paroles étaient dans le domaine public ?
"J'ai l'impression d'être spolié", se désole Yvon Guilcher. "Je ne demande pas d'argent", martèle-t-il. L'artiste a envoyé une lettre à Camille, dans laquelle il l'invite à indiquer la source de sa reprise. "Je n'en veux pas à Camille, je veux simplement que la vérité soit rétablie".
D'un point de vue musical, il regrette aussi le changement d'une note de musique, à la fin du refrain. Quant à l'imitation de la danse, la bourrée, qui en est faite dans les concerts de Camille, où elle invite le public sur scène, Yvon Guilcher la juge "consternante. La bourrée est une danse difficile. On la tourne en objet de dérision. C'est un mépris de la bourgeoisie pour ce qui est de la culture populaire", conclut-il.
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