Cinq personnes, qui avaient été interpellées en juin 2018, vont être prochainement jugées au tribunal correctionnel de Rennes, soupçonnées d'avoir diffusé en streaming des programmes sportifs.
Ces cinq Français, dont le créateur est domicilié à Rennes ainsi que quatre administrateurs, devront répondre notamment de reproduction ou diffusion non autorisée de programmes, d'association de malfaiteurs et de blanchiment de fraude fiscale, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc. Environ 260 000 euros, comptes bancaires et biens immobiliers, avaient été saisis, d'après la même source.
Une vingtaine de sites pirates
Dans un communiqué diffusé lundi, Canal+, qui avait déposé plainte avec BeIn sports et RMC sports, explique que "la plateforme beinsport-streaming.com (...) proposait une vingtaine de sites pirates, diffusant en streaming de très nombreux programmes et événements sportifs en direct, en provenance des principaux diffuseurs de sport français, et en totale illégalité".Selon la même source, au cours des six derniers mois d'activités, les sites de cette plateforme étaient visités par près de 500 000 internautes par mois, alors que les administrateurs se rémunéraient grâce à l'affichage de publicités. La plateforme a finalement été fermée "sur injonction du parquet de Rennes", a précisé Philippe Astruc.
Selon le groupe audiovisuel, le piratage des contenus sportifs constitue "un fléau en pleine expansion et multiforme" qui a des conséquences "chaque jour davantage" sur "l'ensemble de l'écosystème sportif (...) ainsi que l'industrie des médias et de la télévision payante".
Ces interpellations ont eu lieu dans le cadre d'une enquête préliminaire de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Rennes diligentée par la Section de recherches (SR) en co-saisine avec le Groupe interministériel de recherche (GIR), a précisé le procureur.
La date de l'audience au TGI n'a pas encore été fixée mais elle doit avoir lieu "prochainement", a indiqué Philippe Astruc.