Colonies de vacances, se séparer des parents pour aller vers l'autonomie

Aujourd'hui, 4 Français sur 10 ne partent pas en vacances, mais une institution demeure, celle d'envoyer ses enfants en colonie de vacances. Des caravanes scolaires d'hier aux centres de vacances, voyage au pays des bains de mer et des cures d'air.

Nées en Suisse en 1876, les colonies de vacances ont vécu une longue et belle histoire, qui pourrait se résumer par des chapitres de grandes joies et de petits chagrins. En France, le Front Populaire de 1936 les aidera à trouver un bel envol.

Au XIXème siècle, les colonies de vacances sont pensées à l'origine dans une perspective d'hygiène préventive, il est profitable de sortir les enfants de leur milieu pour exercer une action plus profonde sur leur caractère et leur spiritualité.

En Bretagne, au XXème siècle, avec la laïcisation de l'enseignement primaire, les catholiques découvrent les vertus des oeuvres de jeunesse. Les colonies de vacances prolongent l'action menée durant l'année scolaire dans les patronnages paroissiaux avec une triple vocation sanitaire, morale et religieuse.

Puis vint Léon Blum et le Front Populaire de 1936. Les congés payés, l'accès de tous au tourisme et au loisir. Le train propose des billets populaires à tarif réduit, les entreprises fondent des colonies de vacances et les bains de mer se développent. 

Notre but est de construire une organisation des loisirs telle que les travailleurs puissent trouver une détente et une récompense à leur dur labeur

Léo Lagrange, sous secrétaire d'Etat au sport et au loisir

Durant l'été 1936, ils furent 600 000 à partir en vacances. L'année suivante, le triple.. le droit aux loisirs pour tous est devenu inalénable.

Après la Guerre, les Comité d'Entreprises multiplient les implantations de colonies. Renault installe une colonie à Brignogan (dans le Finsistère Nord), la SNCF achète des villas à Saint-Jean-du-Doigt Air France à Crozon..
En 1964, 1,5 millions d'enfants partent en colo, contre 800 000 en 1955.

En 1966, Pierre Perret chante, "Les jolies colonies de vacances". La chanson est immédiatement interdite de diffusion à la radio et à la télé. Les paroles rendent furieux les directeurs de colo et les parents hésitent à confier leurs enfants mais aujourd'hui encore on la chante dans les colos.

 Avec le temps, la colo a changé et évolué, les désirs des parents aussi. Autrefois, on partait à la montagne, à la campagne ou encore à la mer. Aujourd'hui les parents choissent des vacances "à thème" pour les enfants

A partir des années 80 et 90, dans les colonies de vacances, à l'image des centres d'ados, on voit arriver les activités dominantes. Maintenant, on part faire du cheval, faire du cirque, faire de la voile, faire de ceci, faire de cela et les colos ont sans doute perdu quelque chose puisque aujourd'hui on nous dit qu'il y a seulement 450 000 enfants qui partent pendant l'été en colonies de vacances

Jean Houssaye, Professeur en sciences de l'information à l'université de Rouen - Directeur de colo pendant 30 ans.

Dans une société souvent qualifiée d'individualiste, la colonie de vacance reste le premier symbole d'un espace de liberté, de mixité, de fraternité, d'apprentissage de la vie collective et du faire ensemble. Partir en colo, c'est partir à l'aventure, vivre une expérience incroyable et surtout s'épanouir loin des parents.

50 ans après avoir quitté sa colo, un homme, Bernard Alane, retrouve les paysages bretons qui l'ont aidé à grandir et à devenir comédien. En allant à la rencontre d'une poignée de copains qu'il avait perdu de vue, il nous plonge dans la grande histoire des colonies de vacances...

Voir le replay de l'émission Littoral, La Collection, "Bon vent les enfants, vive les colonies de vacances", un film de Laurie-Anne Courson. 

 

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