Salaire, charge de travail, sécurité: les sapeurs-pompiers de la France entière ont entamé une grève dès le mois de juin, et elle est reconduite jusqu'au 31 octobre 2019. L'un de leurs représentants, Gregory Allione, explique les raisons de ce mouvement.
Alors que s'ouvre leur Congrès national à Vannes ce mercredi 18 septembre, les sapeurs-pompiers prévoient de faire entendre leurs revendications auprès du ministre de l'intérieur, en visite vendredi 20 septembre prochain.
Parmi celles-ci, le souhait de revenir au coeur de leur mission: l'urgence. Si nombre d'interventions auprès de personnes en détresse conservent un caractère d'urgence, d'autres sorties sur le terrain ressemblent davantage à un simple transport sanitaire. En cause: "les carences ambulancières", lorsque le Samu sollicite les services d'incendie et de secours (Sdis) par manque d'ambulances disponibles.
Moralement, les pompiers se retrouvent souvent aux premières loges pour observer des situations d'extrême exclusion, lorsqu'il faut entrer par effraction dans le logement de personne isolée et/ou dans la misère.
"Les pompiers ne sont pas là pour compenser les maux d'une société qui, socialement, ne va pas au mieux" estime Gregory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs pompiers de France.
Autre revendication des sapeurs-pompiers: "la prime de feu", aujourd'hui établie à 19% de leur revenu, et qu'ils souhaitent voir alignée sur la prime de risque des gendarmes et policiers, fixée à 28% des salaires. Une inquiétude pointe également concernant les retraites, que les pompiers professionnels souhaitent pouvoir continuer à prendre à partir de 55 ans.
Avec le périmètre de leur mission et leurs conditions de revenu, le troisième motif d'inquiétude des soldats du feu concerne les incivilités voire les agressions dont il leurs arrive d'être victimes, de plus en plus fréquemment selon eux. Le ministère de l'Intérieur dénombre ainsi 120 faits de violence contre des pompiers chaque mois.