Coronavirus. Le Covid-19 n'aura touché que 1,8% des Bretons avant le déconfinement. Un risque pour la Bretagne ?

Selon l'étude menée par l'Institut Pasteur, moins de 2% des Bretons auront été infectés d'ici le 11 mai, date annoncée pour le "déconfinement" progressif en France. Un seuil très faible qui renforcerait le risque d'une deuxième vague épidémique en Bretagne ? Pas forcément. 

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"Pour que l'immunité collective soit suffisante pour éviter une deuxième vague, il faudrait 70% de personnes immunisées. On est très en dessous", explique à l'AFP, l'auteur principal de l'étude, Simon Cauchemez, dans une publication ce mardi de l'Institut Pasteur.

Au niveau national, moins de 6% des Français ont été infectés par le coronavirus. Un seuil très insuffisant pour éviter une deuxième vague épidémique si toutes les mesures étaient intégralement levées après le 11 mai, date annoncée pour un "déconfinement" progressif en France par Emmanuel Macron.
 

La Bretagne et le risque de deuxième vague


C'est le paradoxe breton. Les consignes de confinement, depuis la fin du mois de février, ont eu le mérite de bien protéger la Bretagne. Mais voilà, seulement 1,8% de la population bretonne devraient être touchés au 11 mai par le Covid-19, selon les prévisons des chercheurs de l'Institut Pasteur. 

Un taux bien plus faible qu'au niveau national, le deuxième taux plus faible derrière la région Nouvelle-Aquitaine (1,4%) et devant les Pays-de-la-Loire (1,9%). A titre de comparaison, ce chiffre avoisine les 12% dans la région Grand-Est. 
 


La Bretagne pas plus à risque que les autres régions


Le Professeur rennais Pierre Tattevin nous livre ses réactions suite à cette modélisation de l'Institut Pasteur. Selon l'expert en maladies émergentes et épidémies et membre du Haut Conseil de Santé Publique, "que l'on soit dans une zone très peu touchée à 1,8 % (la Bretagne) ou très touchée comme le Grand-Est ou l'Ile-de-France avec 10-15%, nous ne sommes pas protégés par le seuil d'immunité de la population". 

Nous sommes tellement loin du seuil que d'être à 1,8% ou 15 % ne change rienPr Pierre Tattevin

 

Pour le Professeur Matthieu Revest, "C'est plutôt une bonne nouvelle que nous soyons à 1,8%. Le virus n'a pas beaucoup circulé en Bretagne. Chaque jour on égrène le nombre de nouveaux cas, c'est très angoissant mais cela permet d' évaluer la dynamique de l'épidémie. Cependant il faut le mettre en perspective et le ramener à la population en Bretagne".

Il vaut mieux être au niveau le plus bas de personnes touchées et continuer à appliquer des mesures de distanciation sociale,  Pr Matthieu Reves, infectiologue au CHRU de Rennes.


La protection viendra d'ailleurs


Nous ne sommes pas protégés par ce premier passage du coronavirus sur notre territoire. Selon les experts, la protection ne viendra pas de l'immunité collective. Le comité scientifique est unanime sur ce point.

Selon le Professeur Pierre Tattevin, "peut-être que comme pour d'autres épidémies virales, il n'y aura qu'un passage du Covid-19 et qu' il n'y en aura pas d'autres. Ou alors, ce qui peut nous protéger, c'est de rester très attentifs aux mesures de distanciation".
 

La vie après le 11 mai


La perspective d'un rebond de l'épidémie obligera à un déconfinement très progressif à partir du 11 mai, a d'ailleurs prévenu dimanche le Premier ministre."Les Français ne retrouveront  pas tout de suite et probablement pas avant longtemps leur vie d'avant" a déclaré Edouard Philippe.

La faible part de population infectée est dûe au confinement lui-même, relève l'étude, selon laquelle "le nombre moyen de personnes infectées par un cas est passé de 3,3 avant le confinement à 0,5 pendant". 

Le but du confinement, mesure prise par de nombreux autres pays, était d'empêcher un afflux massif de patients au même moment, qui aurait dépassé les capacités du système hospitalier.
 

0,5 % des personnes infectées meurent


Cette étude confirme aussi que la Bretagne a bien résisté à l'épidémie de coronavirus, avec à ce jour, moins de 250 morts dans les Ehpad et les hôpitaux. Elle est la deuxième région où la mortalité est la plus faible, derrière la Corse. 

Les scientifiques de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm sont aussi parvenus à établir le taux de mortalité chez les personnes infectées qui serait de l’ordre de 0,5 % (13 % chez les hommes de plus de 80 ans).

L’étude montre par ailleurs que le risque d’hospitalisation est de 2,6 % pour les personnes ayant été infectées par le Covid-19. Ce risque augmente fortement avec l’âge pour atteindre 31 % chez les hommes de plus de 80 ans.

La probabilité de décès est 45 % supérieure chez les hommes infectés que chez les femmes infectées, avec une différence qui augmente avec l’âge.
 
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