Hervé Berville, député LRM des Côtes d'Armor, retourne ce samedi 6 avril dans son pays natal. Emmanuel Macron, qui a invoqué des problèmes d’agenda pour justifier son absence, a fait de lui son "représentant personnel" aux commémorations du génocide rwandais.
Le président français sera le grand absent dimanche 7 avril des cérémonies pour le 25ème anniversaire du génocide au Rwanda: la réconciliation qui s'esquissait devra attendre, prisonnière d'une mémoire toujours divisée sur le rôle de la France durant la période entourant le génocide, en 1994.
Convié par son homologue rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron a finalement décliné l'invitation en invoquant des problèmes d'agenda. Le président français dépêchera dimanche aux commémorations le député Hervé Berville, orphelin tutsi rwandais adopté par une famille française en 1994.
"La relation avance pas à pas, mais des pas qui sont solides", veut croire le député costarmoricain, 29 ans, qui salue, à défaut de normalisation, "la volonté de construire des ponts".
Hervé Berville a 4 ans lorsqu'il parvient à fuir, avec son frêre aîné, le Rwanda, quelques jours après le début du génocide des Tutsis. Ils ont couru vers un 4x4 militaire. Les deux enfants, déjà orphelins avant le début des massacres, seront adoptés dans deux familles différentes. Hervé Berville arrive au printemps 1994 dans son nouveau foyer, à Pluduno, entre Lamballe et Dinan. Sa mère, fonctionnaire, nourrira son intérêt pour la chose publique et les relations internationales.
Pour préparer sa venue au Rwanda, où il est retourné, pour la première fois, il y a 4 ans, le jeune député a rencontré les acteurs français au coeur de la controverse sur le rôle de la France, accusée d'avoir soutenu le régime génocidaire: des militaires et d'anciens membres de l'Elysée sous la présidence de François Mitterrand, soupçonnés d'avoir, entre 1990 et 1994, pris le parti des Hutus face à la rébellion tutsi de Paul Kagame.
"Je viens rendre hommage aux victimes du génocide, tient à rappeler Hervé Berville. Les discussions et les décisions relèvent du chef de l'Etat et du ministre des affaires étrangères".