Santé. 2 000 à 3 000 personnes défilent à Guingamp pour défendre l'hôpital public

2000 à 3000 manifestants ont défilé dans les rues de Guingamp ce matin pou défendre les hôpitaux bretons • © Jean-Michel Piron

Publié le 17/06/2023 à 17h22

Alors que les accouchements sont suspendus depuis près d'un mois à Guingamp, 2 000 à 3 000 personnes venues de toute la Bretagne ont défilé dans le centre-ville pour défendre la maternité et plus largement l'hôpital public en Bretagne

"Qui ferme la mater' récolte la colère", "L'argent pour l'hôpital, pas pour la guerre !" Ce sont quelques-uns des nombreux slogans lancés au cours de cette manifestation organisée par la Coordination santé du pays de Guingamp.

Elle appelait à la "mobilisation générale" et à une opération "ville morte". Message visiblement bien reçu par les commerçants qui ont baissé leur rideau pendant la manifestation et par les services publics comme la médiathèque ou la mairie qui ont fermé leurs portes de 10h30 à 12h.

Des accouchements suspendus depuis près d'un mois

En tout, 2 000 à 3 000 personnes ont défilé dans le centre de Guigamp ce samedi 17 juin pour défendre l'hôpital public.

Car depuis près d'un mois, les accouchements sont suspendus à l'hôpital de Guingamp. La faute "à des difficultés récurrentes touchant les personnels médicaux et paramédicaux", expliquait l’ARS cette semaine.

Dans le cortège, Mélina Le Roux, infirmière de bloc opératoire ne cache pas son inquiétude quant à l'avenir de la maternité. "C'est un jeu de yoyo bien triste. On nous a parlé d'une fermeture provisoire mais on craint que ça ne dure au-delà de l'été."

Pharmacienne à l'hôpital de Guingamp, Gabrielle Guillois, est venue défendre plus généralement son établissement et ses équipes épuisées.

On a l'impression d'être abandonnés. On a envie que notre hôpital avance, d'être là pour les gens, pour le service public, on a signé pour ça. C'est difficile de prendre bien en charge les patients avec les moyens qu'on a actuellement. Tout le monde est épuisé. On fait ce qu'on peut mais on est jamais à l'abri des erreurs et c'est ça qui est inquiétant

Gabrielle Guillois
Pharmacienne à l'hôpital de Guingamp

Mais les Guingampais n'étaient pas seuls dans la manifestation car leur combat est partagé dans de nombreux hôpitaux bretons. Activité des urgences réduite à Carhaix cet été, celle de la maternité de Landerneau suspendue depuis quelques jours. Partout en Bretagne, les hôpitaux manquent de bras et suspendent temporairement leurs activités.

"Aujourd'hui ce dont on a besoin, c'est de sortir du stop and go, c'est-à-dire on ferme un service on le réouvre parce qu'on a retrouvé du personnel, assure Philippe Le Goff, maire de Guingamp. On est sur une crise du recrutement. On a besoin d'une vraie politique forte qui affirme dans un temps long un moratoire sur tous ces hôpitaux de région pour dire on ne touchera pas à vos services et on va trouver un moyen de substitution pour répondre à votre problème de santé. "

L'édile défend le droit de naître, vivre et se soigner sur son territoire.

(Avec Benoît Levaillant)

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