Les clichés ont été pris le 26 février. Une baleine à bosse sur la route des fjords, en escale près de Perros-Guirec
"Il était environ 14 heures, on se promenait sur le sentier des douaniers de Ploumanac'h, on a vu des gens regarder tous dans la même direction, on s'est approché... et puis on a aperçu ce truc incroyable. Elle était tellement énorme qu’on ne pouvait pas la manquer..."
Gildas Duval est photographe amateur et toujours à l’affût de la faune sauvage sur la Côte de granit rose. D’ordinaire, celui qui dans le civil est aide-soignant a surtout pour habitude de saisir des oiseaux, des marsouins. Mais une baleine à bosse, il n’avait jamais imaginé.
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"J’ai vu sa caudale énorme. Je n'étais pas sûr de moi tellement c’était dingue, mais j’étais avec ma compagne qui est responsable du Centre de soins de la LPO à l’Ile grande. On l’a vue ressortir deux minutes plus tard pour faire son fameux souffle, éjecter l’eau. C'était bien une baleine à bosse. Incroyable."
L'animal est resté une demi-heure dans le secteur devant le sémaphore de Perros, raconte Gildas Duval, avant de repartir vers le large.
Sur la route des fjords ?
"Une telle présence sur nos côtes est assez rare", reconnaît Sami Hassani, d’Océanopolis.
"Si depuis le moratoire sur la chasse à la baleine en 1986, les populations se sont bien reconstituées", souligne le directeur de l’Association pour la Conservation des Mammifères et Oiseaux Marins, "les observations restent rares".
En fait, dit-il,"elles font des migrations entre leurs zones de reproduction, les eaux chaudes, tropicales, subtropicales, et leurs zones d’alimentation, les eaux froides, où elles se rendent pour refaire leurs réserves de graisses".
"Là bas, au nord des Iles britanniques, de la Norvège etc..., on en voit fréquemment. Ici, en Bretagne, nous sommes parfois sur leur route vers les fjords. Alors on en observe de temps en temps. Une l’an passé dans le Finistère sud, une autre il y a deux ans en baie de Saint-Brieuc".
"La baleine photographiée à Perros a peut-être fait escale parce qu’elle a croisé un banc de sardines ou de maquereaux. Au vu les photos, elle doit mesurer une quinzaine de mètres", précise Sami Hassani.
Gildas Duval n’aura donc pas eu besoin d’attendre un prochain voyage au Canada pour réaliser son rêve d'apercevoir et de photographier une baleine à bosse. Ses photos devraient lui valoir de nouveaux abonnés sur son compte Instagram, qui en compte déjà près de 10 000.