Nicolas Petrovitch-Njegosh, le prince du Monténégro s'est rendu à Saint-Brieuc pour l'inauguration du square Geneviève Prigent, ce vendredi 7 novembre 2024. Geneviève Prigent, c'est le nom de sa mère, résistante briochine, militante des droits de l'homme et de l'environnement.
C'est avec émotion que le prince du Monténégro a dévoilé la plaque qui rend hommage à sa mère, Geneviève Prigent, née à Saint-Brieuc en 1919. Lui même a passé les trois premières années de sa vie dans cette ville. "Ca me touche profondément, une mère comme elle, c'est ce que l'on souhaite à tout le monde" a -t-il déclaré.
Désormais, le nouveau square briochin porte le nom de cette femme au destin exceptionnel. Le conseil municipal a voté à l'unanimité pour honorer cette résistante costarmoricaine.
C'est une femme extrêmement engagée, militante des droits de l'homme, une résistante politique
Hervé Guihardmaire de Saint-Brieuc
Le hasard d'une rencontre
En 1940, Geneviève alors étudiante, rencontre dans un train, entre Rennes et Saint-Brieuc, Mihailo Petrovic-Njegosh, le prince héritier du trône du Monténégro, exilé en France. Ce jour-là, le Prince se rend à Trébeurden où il a rendez-vous avec un chirurgien, le père de Geneviève. C'est à la table familiale que les jeunes gens se retrouvent. Le couple se marie en janvier 1941. Geneviève devient alors Princesse du Monténégro, elle prend la nationalité yougoslave.
La Princesse Rouge
Deux mois plus tard, Michel et Geneviève sont arrêtés par la Gestapo et détenus en Allemagne dans un camp de concentration. Après leur libération en 1942, le couple s'installe en France. Geneviève s'engage dans la Résistance. Elle installe un émetteur à son domicile et devient agent de liaison. On la surnomme alors la Princesse rouge.
En juillet 1944, le Prince est de nouveau arrêté et envoyé en détention en Allemagne. Deux semaines plus tard, Geneviève Prigent met au monde Nicolas Petrovitch-Njegosh à Saint-Nicolas-du-Pélem en Centre-Bretagne en 1944. Le jeune Nicolas va grandir à Saint-Brieuc pendant sa petite enfance. Il reviendra régulièrement en Bretagne tout au long de sa vie.
Après la guerre, elle deviendra orthoptiste
Ses parents se séparent quand le Prince Nicolas a trois ans, sa mère va l'élever seule sans renoncer pour autant à ses convictions, à ses combats.
A la fin de la guerre, Geneviève devient orthoptiste, elle sera une pionnière dans ce domaine. Parallèlement, elle rejoint la Ligue des droits de l'homme. Où elle s'engagera au niveau local, régional, national et international. Cette infatigable militante est aussi l'une des premières à s'investir dans la protection de la nature et du littoral.
Elle s'est impliquée dans la préservation du Trégor à partir des années 70, notamment dans la sauvegarde de la Baie de Keryvon, de l'île Milliau ou du Marais du Quellen. Geneviève Prigent s'est opposée pendant quinze ans à la construction du port de Trébeurden. En vain.
La défense des libertés et de la nature, deux engagements qu'elle tiendra jusqu'à sa mort en 1990.