Des bateaux abandonnés polluent le littoral ou occupent inutilement des places dans des ports. C'est le cas à Lézardieux. Cette ville des Côtes d'Armor, avec le soutien du département et d'une association, a décidé de rassembler ces vieilles coques et de les acheminer vers un chantier de déconstruction.
Pas moins de dix navires ont été estampillés "épaves" sur le port de Lézardrieux. Tous vont être acheminés dans un chantier de Lannion pour être déconstruit. Pour le département, propriétaire du port, c’est l’occasion de faire d’une pierre trois coups.
Graziella Segoni, conseillère départementale et présidente du Conseil portuaire de Lézardrieux précise que "cela répond à un souci environnemental, de dépollution terrestre et maritime mais aussi de sécurisation et de gain de places pour le concessionnaire".
Retrouver les propriétaires des bateaux abandonnés
Il a fallu presque deux ans à la police portuaire, parfois en vain , pour retrouver les propriétaires de ces bateaux, pour certains abandonnés depuis près de 20 ans. Avec l’essor de la plaisance dans les années 60-70, des milliers de bateaux se retrouvent en fin de vie.
Emmanuel Renaud,Technicien maritime police portuaire Côtes-d'Armor explique : "le plaisancier vieillit. L'âge moyen est de 67 ans et les enfants et petits enfants ne veulent pas forcément reprendre le canot du grand-père. On se retrouve ainsi avec des bateaux abandonnés dans des coins, sous un pont ou sur une grève".
La solution, c'est Guillaume Arnauld des Lions de l'association pour la plaisance éco-responsable qui la donne : "en deux ans et demi, on a déjà déconstruit 4 500 bateaux. L'objectif, c'est que tout le monde connaisse l'existence de la filière et le fait qu'il y a une solution propre, organisée et réglementée pour que le bateau ne devienne pas une épave sur le domaine public."
Des bateaux recyclés à 70 %
Faire déconstruire son bateau, c’est écologique et c’est gratuit. C’est aussi le message que veulent faire passer les responsables de cette opération. Une fois déconstruits, les bateaux sont recyclés à 70%. Rien que dans le port de Lézardrieux, une quinzaine de navires supplémentaires devraient partir à la casse dans les mois qui viennent.