Ils ont symboliquement choisi le 1er mai pour venir défendre leur travail et se plaindre du Régime Social des Indépendants. Selon eux, le RSI est si coûteux qu'il coule leurs entreprises et pousse certains entrepreneurs au suicide.
Le RSI, c'est le régime d'assurance maladie et de retraite des artisans et commerçants indépendants. Les cotisations représentent autour de 50% de leurs bénéfices et les bénéfices sont parfois maigres dans la période actuelle.
Alors nombre d'entre-eux se plaignent de la façon dont la caisse des Côtes-d'Armor les traite jusqu'à leur envoyer les huissiers comme ce commerçant en immobilier contraint de s'arrêter pour raison de maladie. Il se bat avec la Caisse depuis cinq ans. L'huissier a voulu saisir la voiture de sa femme alors que c'est elle qui assure les derniers revenus du ménage.
Une coiffeuse raconte qu'elle doit 12 000 euros de cotisations sur les 21 000 euros de bénéfices de l'an passé. Jusque là les cotisations étaient dues sur l'année n-2 payable sur 10 mois mais cette année le RSI change les règles d'échéances : ce sera dorénavant sur n-1 et sur 12 mois. Mais voilà qu'il faut aussi payer les cotisations à n-2 qui courent toujours et ce cumul de dettes met bon nombre de commerçant dans l'indigence. "Ras le bol", dit Hervé Le Roch, "en plus la caisse multiplie les erreurs de calcul, et ces tracas financiers entraînent des burn-out et même des suicides."
Pour ces entrepreneurs la protection dont ils bénéficient n'est pas à la hauteur des charges qu'ils paient. Ils espèrent que le gouvernement va les entendre, et vite.