Les releveurs de compteurs électriques n’ont plus de travail : ils demandent des comptes à leur entreprise

Quand Enedis vient relever votre compteur électrique, il s’agit en réalité d’un salarié du sous-traitant Solutions 30. Linky remplace l'humain peu à peu et le contrat avec Enedis prend fin ce mardi 30 juin. Les releveurs de compteurs ne savent pas ce qu’ils vont devenir.
 

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Linky, compteur intelligent déployé par Enedis transmet automatiquement les données de consommation, alors personne n'est surpris que les releveurs aient de moins en moins besoin de se déplacer sur le terrain.

Le groupe international Solutions 30 est l'employeur des releveurs. Ce qui choque le personnel, c'est le manque d'anticipation du sous traitant pour pérenniser les emplois.
"Nous savions que la relève se terminait le 30 juin, indique Jérôme Guillossou, chef d'équipe dans les Côtes d'Armor. Enedis a prévenu dès le mois d'octobre."

Pourtant les salariés se disent délaissés et le quotidien les préoccupent. 
"Depuis le 12 juin nous sommes 8 personnes à domicile avec un véhicule dans les Côtes d'Armor, mais sans travail, poursuit Jérôme Guillossou, aucun mail, aucun coup de fil. Est-ce qu'on va continuer de toucher nos salaires".

Solutions 30 emploie une quarantaine de personnes dans la région. La Bretagne est la première région où le contrat de sous-traitance avec Enedis s'interrompt.

Une offre de reclassement trop floue


Le siège de l'entreprise qui se trouve à Saint Denis (Seine-Saint-Denis) veut rassurer et assure qu'il n'y aura pas de licenciements économiques.

"Les équipes ont été reçues individuellement et collectivement par des représentants de la Direction et des ressources humaines... L’objectif de ces rendez-vous étaient de définir la solution la plus adaptée à chacun, puis de formaliser des propositions à chacun", nous indique par mail Samuel Beaupain du service relations-médias.

Les salariés confirment que quelqu'un a été dépêché en Bretagne le 17 juin, mais que cette personne n'appartiendrait pas à la DRH.

"Il nous a proposé de devenir technicien polyvalent avec réponse sous 3 jours, dénonce Jérôme Guillossou. Rien d’écrit."
Un mail leur aurait été adressé le 20 juin finalement, précisant la fiche de poste avec "indication de travail le samedi, dans un autre département éventuellement. Nous on veut un avenant ou un nouveau contrat".

 

On demande un licenciement économique en règle.

William Hurty, délégué CGT

Ce mardi 30 juin, les salariés se sont rassemblés devant le siège d'Enedis des Côtes d'Armor à Saint-Brieuc.

Avec le déploiement de Linky, l'activité a considérablement diminuée. Moins 70 à moins 80 % depuis 2016 selon William Hurty. Le délégué CGT s'interroge tout de même.

"Qui va relever les 20 à 30 % restant. On ne veut plus de nous. On demande un licenciement économique en règle ou de vraies propositions de reclassement".

Solutions 30 intervient par exemple dans la maintenance informatique pour les banques ou les pharmacies, l'entretien des Terminaux de Paiement Electronique dans les commerces, la fibre optique.

La mobilisation semble interpeller la Direction. "Le DRH France m’a appelé hier pour accepter un dialogue et une sortie de crise, indique William Hurty".

Contacté par notre rédaction, le groupe assure "être en mesure de proposer des emplois à tous les collaborateurs pour les faire évoluer sur les activités Energie ou dans l’installation d’objets connectés et de bornes de recharge pour véhicules électriques, dans le même territoire à des conditions identiques ou plus favorables. Il s’agit de postes en CDI".

Les syndicats doutent encore de la durée réelle de ces CDI et de réelle volonté de reclasement. Aujourd'hui même une salariée a reçu un courrier en recommandé et plutôt expéditif.
"J’ai jusqu’au 5 juillet pour accepter un poste, constate Mélanie Gilles, releveuse depuis 2012. Sinon c'est licenciement pour cause réelle et sérieuse". 

Les syndicats espèrent une rencontre au siège à Saint-Denis jeudi ou vendredi.
 
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