Elisabeth, Lucas, Bernard ont en commun la passion des défis. Ils font partie des 8000 cyclistes qui ont participé à la dernière édition de la Paris Brest Paris. Le réalisateur Laurent Cadoret, raconte dans un documentaire cette épreuve unique au monde, où la seule façon de passer la ligne d'arrivée est de se dépasser.
Tous les quatre ans, la randonnée cycliste Paris-Brest-Paris, créée en 1891, s'élance des Yvelines pour un aller-retour entre la région parisienne et la pointe bretonne de 1230 km sur des routes nationales et départementales.
C'est un défi unique au monde que se lancent les cyclistes qui y participent. Durant trois jours et trois nuits, en moins de 90 heures, plus de 8 000 personnes, de nationalités différentes, vont puiser toutes leurs forces, parfois insoupçonnées, pour se dépasser eux-mêmes.
1230 Km de dépassement de soi
Parmi les concurrents de la dernière édition : Lucas, amateur le vélo, mais aussi de voile. Électricien sur les bateaux de course, c'est un perfectionniste. Il prépare sa course comme il travaille sur les bateaux, en soignant chaque détail. Motivé, Lucas s'est élancé sur le Paris-Brest-Paris pour le challenge. "C'est une épreuve de résistance physique, mais aussi de résistance de sommeil. Il faut aussi s'alimenter, mesurer ses efforts sur une longue distance, comme en voile finalement" dit-il.
Ça fait plus d’un siècle que cette course existe. Ça fait un an qu’on se prépare. On a mis ses plus belles chaussures, huilé sa chaine comme jamais, pour que tous les voyants soient au vert pour le PBP.
Lucas Montagne2ème participation au Paris-Brest-Paris
Sortir de sa zone de confort
Pour Elisabeth, professeure de français, le vélo "c'est un sentiment de liberté totale, ça permet de se déconnecter avec le monde ". C'est aussi, dans le cas du Paris-Brest-Paris, l'occasion de sortir de sa zone de confort. En tandem avec son partenaire, elle s'est donc lancée sur la route.
Mais trois semaines avant le départ, son partenaire de tandem s'est cassé l’épaule. Leur plan modifié, ils ont dû s'adapter et accepter leur point faible. Sur un tandem, le plus lourd des partenaires doit se mettre devant l'autre. Cette fois, Elisabeth a dû passer devant.
Se donner un défi, c'est souvent pour sortir de la routine. Cela permet de savoir de quoi on est capable et augmenter notre estime de soi.
Elisabeth Lavaill3e participation
Un défi pour soi-même, avant tout
Pour Bernard Le Denmat, expert-comptable, "le PBP, c'est un défi que l'on fait d'abord pour soi". Dans le défi qu'il s'est lancé à lui-même, il y a forcément l'acceptation d'un échec possible. Cela fait partie intégrante de l'aventure.
Et effectivement, pour lui, la course s'avéra difficile puisqu'à quelques kilomètres de l'arrivée, il a dû abandonner.
S'entourer de ceux qui osent
Jean-Yves Péran, lui, a achevé sa onzième participation au Paris-Brest-Paris et l'émotion a été intense.
Après un grave accident de vélo, il ne pensait pas en effet pouvoir refaire ce parcours. C'est grâce à son ami, qu'il a trouvé la force. "Anthony m’avait promis de venir avec moi. Il a respecté la promesse" dit-il, ému. Jean-Yves a réussi à se prouver qu'il pouvait encore "faire autre chose que le tour du clocher à vélo" confit-il.
Émotions, encouragements et camaraderie
Pour Bernard, Jean-Yves, Elisabeth ou Lucas, la magie de ce Paris-Brest-Paris, c'est la satisfaction de l'effort effectué. "Seul dans le défi, mais ensemble dans la volonté d'oser, c'est un destin commun", témoigne Lucas.
C'est un état second qui altère la perception du temps et de l’espace. On se rend compte que son corps est encore capable d’avancer face à une sorte d’éternité
Elisabeth Lavaill3ème participation au Paris-Brest-Paris
Le documentaire "Paris-Brest-Paris" de Laurent Cadoret est à voir en avant-première sur la plateforme france.tv. Il sera diffusé sur France 3 Bretagne et France 3 Normandie, le jeudi 12 septembre à 22 h 50.