Emploi en Bretagne : les intérimaires victimes du confinement

Le confinement du mois de mars a provoqué une chute historique de l’emploi salarié en Bretagne, selon l’Insee. Avec pour principales victimes, les intérimaires.
 

Sale temps pour les intérimaires ! La note de conjoncture de l’Insee pour le 1er trimestre 2020 le dit sans ambages : c’est l’emploi intérimaire qui a le plus souffert de la mise à l’arrêt du pays, due au confinement.

Fin mars, 23 600 emplois avaient été détruits par rapport à fin décembre 2019.

«Les deux tiers des emplois perdus sont des emplois intérimaires. L’emploi intérimaire s’est effondré de 36% sous l’effet des 15 jours de confinement », analyse Valérie Mariette, responsable conjoncture à l’Insee Bretagne.
 

"C’est une chute énorme, sans précédent. Bien pire que celle de la précédente crise de 2008-2009."

Valérie Mariette, responsable conjoncture à l'Insee Bretagne

«  A l’époque, on avait enregistré une chute de 12% maximum sur un trimestre. »

L’emploi salarié chute de - 1,9%

Avant la pandémie de Covid19, la dynamique était bonne en Bretagne. Sur le dernier trimestre 2019, on enregistrait même une hausse de +0,9% de l'emploi salarié.

Mais cet élan est cassé. La baisse est de - 1,9% sur les trois premiers mois de l’année. Et tous les secteurs sont touchés.
Le tertiaire marchand, l’un des moteurs de la création d’emplois, est en panne : hors intérim, ce secteur enregistre une baisse de 1,1% du nombre d’emplois en Bretagne.

« C’est la première fois qu’un tel phénomène arrive depuis le 3ème trimestre 2014 », observe Valérie Mariette.

La baisse du taux de chômage : une fausse bonne nouvelle

Au premier trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B ou C augmente en Bretagne : + 0,5%. Et encore plus en Ille-et-Vilaine : + 1,1%.

Pourtant, le taux de chômage baisse de -0,2% pour s’établir à 6 ,5% de la population active. C’est le plus faible taux de chômage des régions françaises.

Mais c’est une baisse en trompe-l’œil, selon l’Insee : « c’est le paradoxe des indicateurs statistiques à l’épreuve de la crise. Au sens du BIT (Bureau International du Travail), on est chômeur si on est en recherche active d’emploi et si on est disponible pour travailler », précise Valérie Mariette.

Avec le confinement, ces conditions n’étaient plus remplies à la mi-mars, aboutissant à une diminution du nombre de personnes considérées au chômage.

L’outil de mesure habituel n’est plus pertinent dans la situation exceptionnelle où nous sommes, à cause du Covid19.

Reste une certitude : la crise du Covid19 se doublera d'une crise de l'emploi.