L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), dont la situation financière "est saine", va renforcer, au cours des prochaines années, sa flotte océanographique, ainsi que ses investissements scientifiques.
"Nous bénéficions à l'Ifremer d'une situation financière qui est saine" assure François Houllier, reconduit le 17 février à la tête de l'Institut, basé à Brest, dans le Finistère. Un Institut qui entend mettre en oeuvre trois grands plans d'investissement. "Il y a une forme d'intérêt croissant pour les enjeux de la mer et des océans en général, et pour les enjeux scientifiques liés à la mer et aux océans en particulier" s'est en outre réjoui son président lors d'une présentation à la presse de la stratégie de l'Ifremer pour les prochaines années.
Moderniser et renforcer la flotte océanographique
Premier plan : la rénovation immobilière "de grande ampleur" sur les sites de Brest et de Nantes. Deuxième étape : moderniser et renouveler, d'ici 2035, la flotte océanographique française, composée de 18 navires, d'équipements mobiles et de systèmes sous-marins. L'Atalante et le Pourquoi pas ?, fleurons de la flotte, bénéficieront notamment d'une cure de jouvence.
Enfin, le troisième axe est un plan d'investissement scientifique exceptionnel de près de 50 millions d'euros provenant de la vente des parts détenues par l'Institut dans le groupe de services satellitaires CLS.
Près de 23 millions d'euros seront ainsi alloués au soutien d'infrastructures de recherche, dont la modernisation du robot télé-opéré Victor 6000, capable de travailler à une profondeur de 6.000 mètres, et l'acquisition d'ici 2025 d'un nouveau ROV similaire."On veut en concevoir un nouveau pour être capable d'assurer à tout moment la permanence d'au moins un robot à la mer" explique François Houllier.
Création de deux observatoires de fonds marins
Il s'agira également de renforcer le réseau des quelque 4.000 bouées Argo réparties sur les mers du globe depuis 2008 afin de mesurer la température, la salinité et les courants marins, ainsi que de créer deux observatoires des fonds de la mer, l'un à Mayotte et l'autre en Nouvelle-Calédonie.
Une enveloppe de près de 20 millions d'euros sera dédiée au soutien de l'innovation et du numérique avec notamment un investissement de 5 millions d'euros dans la société Kinéis, une filiale de CLS qui développe sa propre constellation de nanosatellites. Enfin, 7 millions d'euros serviront au développement de chaires de recherche.
Fondé en 1984, l'Ifremer emploie quelque 1.500 personnes dans ses 20 laboratoires installés sur toutes les façades maritimes de l'Hexagone et des outremers. Son budget avoisine 240 millions d'euros.