Baptisée Planète Ibiza, ce devait être une soirée inoubliable la veille des vacances scolaires de février 2002. Du sable, des palmiers, des milliers d’étudiants brestois s’y voyaient déjà. Mais la soirée de rêve a tourné au cauchemar. Cinq étudiants sont morts dans une bousculade pour entrer dans la salle.
Ils avaient entre 19 et 25 ans. Maryline, Elena, Nicolas, Loïc et Claire sont morts asphyxiés, écrasés devant les portes de la Penfeld à Brest, ce 8 février 2002.
La soirée avait pourtant bien commencé. Les étudiants étaient venus faire la fête dans un décor de carte postale, palmiers et sable blanc. Les premiers arrivés s’amusent.
Mais peu après minuit, ceux qui ont commencé les réjouissances dans les bars de la ville se pressent au parc expo. Il pleut, il fait froid, ils veulent participer et piétinent devant les portes.
Rapidement, les services de sécurité sont débordés. Seuls quatre agents sont postés devant l’entrée. La bousculade commence et se transforme en mouvement de panique.
A l’intérieur de la salle la musique s’arrête brutalement. A l’extérieur, c’est la cohue.
Au lieu des 2 000 participants prévus, plus de 4 000 billets ont été vendus.
5 morts, 32 blessés
Les secours arrivent rapidement sur place. Il leur faut près d'une heure et demie pour évacuer les fêtards.
"Les personnes blessées ou décédées ont toutes subi des lésions par compression thoracique caractéristique des foules qui s'écrasent contre un obstacle, ce qui a pour conséquence une hypoxie, un manque d'oxygène" explique alors Gildas Roué, responsable du Samu de Brest
Une enquête est ouverte
Dès le lendemain matin, le parquet de Brest ouvre une enquête. Borgia Bafounta, un ancien footballeur professionnel devenu disc jockey, reconverti dans l'organisation de soirées étudiantes est placé en garde à vue.
Dans les mois qui ont précédé le drame, plusieurs soirées qu’il avait organisées avaient été émaillées d’incidents.
Le 21 février 2002, une marche blanche est organisée dans la ville. 5 000 personnes défilent en silence dans les rues de Brest.
Les procès
En décembre 2005, le Tribunal Correctionnel de Brest condamne l’ancien footballeur à deux ans de prison ferme et à une interdiction définitive d’exercer un métier en relation avec le spectacle pour homicides et blessures involontaires avec violation délibérée des règles de sécurité.
'C'est le procès de la recherche du profit dans toute sa splendeur, résumait alors Michel Quimbert, avocat de plusieurs parties civiles. Avec des protagonistes qui n'avaient qu'un seul souci : gagner le maximum d'argent en ayant le minimum de frais. Compte tenu des circonstances et du manque total d'organisation, c'est un miracle s'il n'y a pas eu davantage de victimes."
Le directeur du parc de la Penfeld et le directeur de la sécurité du site sont eux condamnés à des peines de 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
En octobre 2006, la cour d’appel de Rennes allège la sanction pour Borgia Bafounta. Sa condamnation est ramenée à 18 mois de prison dont 6 fermes. Le responsable de la sécurité de la soirée écope de la même peine.
20 ans après les faits, à Brest, personne n’a oublié Maryline, Elena, Nicolas, Loïc et Claire et cette soirée de fête qui a viré au drame.