Brimades, dénigrement et mise au placard: cinq mois de prison avec sursis ont été requis contre une ancienne directrice de l'hôpital de Lanmeur (Finistère) qui était jugée jeudi à Brest pour harcèlement moral envers une dizaine d'agents hospitaliers. Le délibéré sera rendu le 9 décembre.
Françoise LB, 62 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Brest pour "harcèlement moral: propos ou comportements répétés ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de travail pouvant attenter aux droits, à la dignité, à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui".
A la tête entre 2008 et 2020 du centre hospitalier de 300 lits et autant d'agents, la prévenue a tout au long de son procès, qui s'est tenu jusque tard dans la nuit, "réfuté" les faits qui lui sont reprochés.
Les plus anciens remontent à févier 2014 et les plus récents à décembre 2020.
Brimades, dénigrement, mise au placard
Tour à tour, les victimes sont venues à la barre raconter les "brimades", le "dénigrement", les difficultés à avoir des retours lors des demandes de congés, les regards insistants
"de la tête au pieds" ou encore "la mise au placard" de la part de Françoise LB, suspendue de ses fonctions à titre conservatoire en décembre 2020.
"Quand les gens sortaient de son bureau pour une évaluation, ils venaient ensuite pleurer chez moi", a témoigné l'une des victimes. "Lors des réunions de cadres, personne n'osait parler, tout le monde avait peur", a poursuivi ce témoin, déplorant également les "calomnies" et "ragots" diffusés à son encontre par la prévenue.
Arrêts maladie à répétition, "très forte anxiété", "crises de panique" ou encore "angoisse permanente": les victimes, dont un médecin, une pharmacienne et des cadres administratifs, ont énuméré les nombreuses conséquences des agissements présumés de leur ancienne directrice.
L'ancienne directrice nie tout
"Je n'ai jamais tenu ce type de propos", "je ne dévisage absolument pas les personnes", "ça ne me ressemble pas du tout": Françoise LB, désormais en mission au centre hospitalier de Noyal-Pontivy (Morbihan), a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés.
"Les choses ne se sont jamais passées comme ça", a-t-elle contesté. "Il est arrivé que je fasse des observations (...) mais ça n'a jamais été fait de façon vexatoire", s'est-elle encore défendue, concédant tout au plus des "maladresses".