Harcèlement sexuel. Prison ferme requise contre l'ancien leader de Force ouvrière du Finistère

Dix-huit mois de prison, dont douze avec sursis, ont été requis, ce lundi 20 novembre 2023, à l'encontre de Marc Hébert, ancien responsable du syndicat Force ouvrière (FO) dans le Finistère. Il était jugé pour harcèlement et agressions sexuels.

Dix-huit mois de prison, dont douze avec sursis, ont été requis ce 20 novembre 2023 à l'encontre de Marc Hébert, ancien responsable du syndicat Force ouvrière (FO) dans le Finistère. Il comparaissait pour harcèlement et agressions sexuels.

"Je vois dans ce dossier l'expression d'une forme de toute-puissance" a lancé le représentant du parquet Antoine Bouriaud, devant le tribunal correctionnel de Brest, en pointant un "comportement particulièrement choquant car c'est celui d'un responsable syndical".

Attouchements multiples

Secrétaire général de l'Union départementale FO du Finistère de 1991 à 2017, Marc Hébert, 70 ans, était jugé pour des faits de harcèlement sexuel, suite à la plainte de plusieurs salariées du syndicat. Elles dénonçaient des propos déplacés, propositions à caractère sexuel et des attouchements multiples, notamment à la poitrine ou aux fesses.
"Je pense qu'il a dû toucher toutes les parties de mon corps" a ainsi déclaré aux enquêteurs l'une des parties civiles Christelle G., qui dit s'être vu proposer des rapports sexuels ou "des massages avec des huiles magiques".

"Tu as de très beaux seins" aurait lancé le prévenu à une autre jeune secrétaire, à qui il faisait des "commentaires quotidiens" sur son physique, selon son témoignage.
"Ma petite chatte, tu vas bien ? Ton odeur me manque" écrit-il à une autre secrétaire, Hélène C-M., également partie civile. "La sodomie, il faut que ce soit bien fait, sinon c'est de la politique" ajoute-t-il dans un autre SMS.

Un "chasseur prédateur"

Entendus durant l'enquête, de nombreux témoins corroborent les accusations des plaignantes, décrivant un leader syndical "macho", un "chasseur prédateur" qui "inspirait une peur irrationnelle".  "C'était l'omerta, il avait des appuis politiques et un charisme" a expliqué un conseiller juridique du syndicat aux enquêteurs.

A la barre, Marc Hébert, très à l'aise, a réfuté "absolument toutes les accusations" faites contre lui. "Elles mentent toutes" a-t-il dit, évoquant une "cabale" syndicale contre lui et qualifiant l'une des parties civiles de "lesbienne militante" partisane de "l'émasculation des mâles". 
"Sidérée", Christelle G. a rétorqué : "c'est la seule chose qu'il a pu trouver car c'est difficile d'avouer qu'il nous a tripotées".
L'avocate des parties civiles, comme le procureur, ont demandé la requalification d'une partie des faits en agressions sexuelles.

Une hypothèse balayée par l'avocate de la défense, Elma Kraisnik, qui a plaidé la relaxe, en résumant le dossier à "des règlements de compte""tous les coups sont permis".

Le jugement a été mis en délibéré au 18 décembre.

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