Liquidation judiciaire des maisons Kervran, "une grosse surprise et une véritable onde de choc pour le territoire"

Implantée dans le Finistère depuis plus de 50 ans, l’entreprise Maisons Kervran a été placée mardi 23 juillet en liquidation judiciaire, par le tribunal de commerce de Brest, laissant une soixantaine de salariés sans emploi et sous le choc, et des clients démunis.

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La crise de la construction individuelle a encore faire une nouvelle victime. Les salariés de l'entreprise Maisons Kervran sont sous le choc. Ils ont appris mardi 23 juillet la liquidation judiciaire de leur entreprise par le tribunal de commerce de Brest. L’histoire familiale avait commencé en 1967 autour d’une entreprise de maçonnerie de Trégarantec où Joël Kervran, plâtrier, avait rejoint son père avant que son frère, Jean-Paul, ne vienne à son tour lui apporter son concours. L’activité de l’entreprise s’était alors orientée vers la construction de maisons individuelles. La société parvient à développer également un réseau commercial solide, avec quatre agences dans le Finistère, au Folgoët, à Brest, Crozon et Quimper. En réalisant plus de 250 maisons par an, l’entreprise était alors considérée comme l’un des principaux constructeurs de maisons individuelles du département.

Une soixantaine de salariés sur le carreau

Mais la conjoncture du marché de la construction depuis plusieurs années, le Covid, la guerre en Ukraine, l'explosion des coûts de l'énergie et des matériaux, a fini par faire chanceler le solide édifice.
Le rythme des constructions avait déjà considérablement ralenti. Et le couperet est donc tombé ce mardi. L’entreprise, avec sa succursale Kerno Elec, emploie une soixantaine de salariés et travaille avec de nombreux sous-traitants.

Pascal Kerboul, maire du Folgoët et vice président, en charge de l’économie, à la Communauté Lesneven Côtes des Légendes, évoque "une grosse surprise et une véritable onde de choc à l'échelle du territoire". Il dit "penser aux gens qui ont commencé à faire construire des maisons Kervran et espère que le tribunal de commerce trouvera une solution pour ces personnes". 

Juridiquement, nous ne sommes pas propriétaires de la maison puisque les travaux n'ont pas été réceptionnés, ce qui fait que tout est bloqué et qu'on ne peut pas poursuivre les travaux.

Olivier Werbicki

futur propriétaire d’une maison Kervran à Plouhinec

Outre les salariés, les clients sont également impactés bien entendu, et pour eux aussi, cette nouvelle est une catastrophe. Plus d'une centaine de chantiers se trouveraient ainsi à l'arrêt.

Olivier Werbicki devait réceptionner sa maison à Plouhinec en avril, puis fin juillet...Depuis mardi et l'annonce de la faillite du promoteur, il sait que la remise des clés ne sera pas pour tout de suite.. Les travaux sont stoppés net. Même si la maison est presque terminée, elle n'est pas habitable et légalement, il n'a pas le droit de finir lui-même les travaux : "On est obligés d'attendre la réponse des garants. Juridiquement, nous ne sommes pas propriétaires de la maison puisque les travaux n'ont pas été réceptionnés, ce qui fait que tout est bloqué et qu'on ne peut pas poursuivre les travaux", témoigne-t-il. Une situation qui peut durer et qui inquiète ce Finistérien : "Cela peut prendre des mois. On est dans l'attente de nouvelles. Demain, il y aura un constat d'huissier pour constater ce qu'il reste à faire, comme ça au moins, on aura une couverture juridique", poursuit-il.

Un groupe WhatsApp pour coordonner une action judiciaire groupée 

S'il dit se sentir un peu impuissant, les clients lésés sont tout de même nombreux, ce qui peut ouvrir la voie à une action judiciaire groupée : "On ne se laissera pas faire et plus on sera, plus on a de chances que les démarches aillent vite". Le soir-même de l'annonce de la liquidation judiciaire, un groupe WhatsApp a été créé par la femme Olivier Werbicki. Il compterait à cette heure déjà plus de 400 membres, y compris des employés de l'entreprise. 

L'effondrement du logement neuf se poursuit avec la chute des mises en chantier, "sans espoir d'amélioration" compte tenu du plongeon des ventes, déplore la Fédération française du bâtiment.

(Avec Claire Louet et Catherine Aubaile)

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