Depuis ce vendredi matin, le capitaine en second de l'Ocean Jasper est sous les verrous à Brest. Il a été extradé de Géorgie et comparaîtra à nouveau devant la justice fin avril. En 2007, ce cargo turc avait éperonné le caseyeur breton Sokalique, tuant son patron pêcheur.
Le 22 janvier 2013, le tribunal correctionnel de Brest avait condamné le commandant et le second de l'Ocean Jasper à respectivement quatre et trois ans de prison. Absents lors du procès, les deux hommes étaient visés par un mandat d'arrêt international lancé par le parquet de Brest.
Une collision mortelle en août 2007
Dans la nuit du 16 au 17 août 2007, le caseyeur breton et l'Ocean Jasper, navire battant pavillon des îles Kiribati, étaient entrés en collision au nord de l'île d'Ouessant (Finistère), dans les eaux internationales. Malgré un trou dans sa coque, que l'équipage s'était empressé de colmater, le cargo avait poursuivi sa route sans prévenir les secours. Le patron du Sokalique, Bernard Jobard, avait péri noyé, les six autres marins du navire de pêche avaient pu être secourus.Extradé depuis la Géorgie
Le 19 juillet 2016, le second de l'Ocean Jasper, Aziz Mirzoyev, de nationalité azerbaïdjanaise, a été interpellé en Géorgie suite au mandat d'arrêtinternational qui le visait, a indiqué le procureur de la République à Brest Eric Mathais. L'extradition a été accordée par la Géorgie le 27 janvier 2017 pour les faits "d'homicide involontaire" et "omission de porter secours", mais pas pour "délit de fuite", qui n'existe pas dans le droit géorgien.
Nouveau procés en avril
Le capitaine en second est arrivé en France le 1er mars. Il a été placé en détention à la maison d'arrêt de Brest suite à sa présentation à un juge des libertés et de la détention ce vendredi. Il a fait opposition au jugement de janvier 2013. Il sera donc rejugé les 25, 26 et 27 avril prochains.La cour d'appel de Rennes avait jugé le 22 septembre dernier que l'action publique contre l'armateur de l'Ocean Jasper, poursuivi en tant que personne morale dans cette affaire, était éteinte en raison de la liquidation de la société depuis l'accident. Le parquet de Brest avait fait appel de la décision de relaxe. Aucun appel n'avait été interjeté concernant la condamnation du commandant et de son second.