La Cantoche, restaurant social et solidaire à Brest, apprenait il y a quelques jours que ses comptes avaient été saisis et qu'une demande de contrat aidé avait été refusée. Deux mauvaises nouvelles que l'association dénonce et qui font suite à plusieurs mois de procédures judiciaires.
À Brest, les bénévoles de la Cantoche ont célébré Noël avec deux jours d’avance, le vendredi 22 décembre, en offrant à tous leurs convives une journée festive et des menus, le midi et le soir, dignes du réveillon. "Une journée pleine de sourires, de rires et même de chants et danses en soirée pour les plus déchaînés !" Pouvait-on lire sur les réseaux sociaux.
Des comptes vidés
Mais les lendemains de fête sont parfois douloureux, et pour l’association, celui-ci l’est particulièrement. Il y a quelques jours, ses responsables découvraient, en effet, que leurs comptes bancaires avaient été saisis, intégralement vidés de plus de 10 000 euros qui s’y trouvaient. Un nouvel épisode dans le conflit qui oppose l’association aux propriétaires des locaux dans lesquels la Cantoche s’est installée depuis mars 2016."Nous avons volontairement attendu que Noël soit passé pour communiquer sur ces sujets, nous voulions que le Noël à la Cantoche reste loin de tout ça, car nous sommes là pour donner le sourire aux gens, pas pour l'effacer en leur montrant à quel point le système dans lequel on vit est déséquilibré", explique dans un communiqué les responsables de la Cantoche.
Suite au procès de l’expulsion, sur décision du tribunal de Brest, l’association avait bien pour obligation de régler aux propriétaires des locaux une indemnité d’occupation de 1 300 euros (soit le montant d’un loyer). Mais, assure-t-elle, aucune date limite de paiement n’avait été fixée.
"Le surplus retiré", précise le communiqué, "par rapport à ce que nous devions a été rendu quelques jours après, mais ce procédé nous semble particulièrement cruel malgré qu'il soit légal, sans parler des quelque 700 euros de frais engendrés."
Pas de contrat aidé
Et comme si cela ne suffisait pas, au même moment, l’association apprenait que leur demande de contrat aidé pour un cuisinier pour une nouvelle Cantoche avait été refusée. Un deuxième restaurant social et solidaire a prévu d’ouvrir dans le quartier de la Recouvrance au mois de février prochain "si d'autres embûches ne se mettent pas sur notre chemin..."La contre-attaque
Malgré toutes ces mauvaises nouvelles, les bénévoles de la Cantoche semblent bien décidés à ne pas se laisser abattre. Une pétition a été mise en ligne, "pour relayer les événements qui nous touchent et sur lesquels nous voulons témoigner, pour soutenir notre cause, mais également pour porter un message plus large en montrant dans quelle situation de détresse juridique peut se retrouver une association d'intérêt général en France". Elle n'est plus loin d'atteindre les 10 000 signatures.L’association a aussi décidé de se lancer à son tour dans une procédure judiciaire contre les propriétaires "pour mise en danger de la vie d'autrui, appel sur les deux mois de loyer de début 2016 qui était censés être gratuits ainsi que le préjudice causé par la fuite d'eau que nous avons subie pendant 8 mois."