Monument du théâtre, le comédien et metteur en scène Robert Hossein, connu pour son rôle du comte de Peyrac dans la série des "Angélique" ainsi que ses méga-productions sur scène, est décédé jeudi, a annoncé son épouse. En 2010, il avait mis en scène l'affaire Seznec au théâtre.
Robert Hossein est décédé "ce matin à l'hôpital", après "un problème respiratoire", a indiqué son épouse, la comédienne Candice Patou, confirmant une information du Point. L'acteur avait fêté mercredi ses 93 ans.
"Du théâtre comme vous n'en verrez qu'au cinéma", prônait ce défenseur du théâtre destiné au plus grand nombre avec de superproductions comme "Un homme nommé Jésus", "Les Misérables" ou encore "Notre Dame de Paris". Mais avant cela, il était un acteur devenu sex symbol dans les années 60 grâce au rôle de Joffrey de Peyrac dans "Angélique, marquise des anges", qui le rend célèbre.
L'affaire Seznec portée au théâtre
L'affaire Seznec, affaire criminelle qui défraie la chronique judiciaire française depuis 1923 avait inspiré Robert Hossein. En 2010, il choisit de faire vivre une nouvelle fois Guillaume Seznec, au théâtre, à travers une pièce où les spectateurs ont leur mot à dire sur le procès. Les spectateurs l'acquitteront chaque soir.
A l'époque, Robert Hossein expliquait : "Au-delà même de ce symbole, c'est l'histoire de la vie elle-même, l'histoire de la soif pour l'humanité, de justice."
Le petit-fils de Guillaume Seznec assistera à l'une des représentations."Là c'est quand même une leçon, parce que ce sont les termes exacts du procès. Concentrés bien sûr car il a duré 11 jours. Sauf que le procès en 1924, les gens gobaient, on croyait la police, on croyait plein de choses" dira-t-il.
Robert Hossein, du théâtre au cinéma
Né le 30 décembre 1927 d'un père iranien zoroastrien compositeur et d'une mère russe orthodoxe, Robert Hossein, né Abraham Hosseinoff, a grandi dans la pauvreté et décidé après la guerre, à 15 ans, de se consacrer à l'art dramatique. A Reims, il fonde son "théâtre populaire" et une école dont sortiront Anémone et Isabelle Adjani. Au cinéma, sa carrière s'étend de 1948 à 2019, donnant notamment la réplique à Brigitte Bardot dans "Le repos du guerrier" (1962) et devenant l'acteur fétiche de Roger Vadim ("Le Vice et la Vertu" en 1963, Barbarella" en 1968).
"Il a été acteur, auteur, metteur en scène, c'était le prince du théâtre populaire, on ne compte pas ses succès, il avait un sourire charmeur, un oeil de velours, une belle voix : que d'atouts pour un homme qui avait le charme de Robert Hossein - c'est normal puisque c'était lui!", a réagi l'ancien président du Festival de Cannes Gilles Jacob sur Twitter.