Ce dimanche, départ de la 16ᵉ édition de la Transat Paprec en double (ex Ag2r) qui va mener les 11 équipages de Concarneau à Saint-Barth. C'est l'une des courses essentielles de la saison pour les navigateurs du circuit Figaro. Pour la première fois, la mixité a été imposée à bord des bateaux. Le départ est commenté par la navigatrice Elodie Bonafous et le double vainqueur de la Solitaire du Figaro Yoann Richomme.
Un homme et une femme sont sur un bateau de moins de 10 mètres et vont traverser l'Atlantique en course. C'est le pari, pour certain osé, qui a été imposé par l'organisation de la transat Paprec en double Concarneau - Saint- Barth. Une petite révolution dans le monde de la course au large, bien qu'historiquement, on soit dans l'un des rares sports à ne jamais avoir créé de catégorie masculine et féminine en compétition.
Si la mixité a le vent en poupe, elle peine à se développer sur le circuit Figaro, connu pour être la porte d'entrée royale des navigateurs et navigatrices qui veulent faire carrière dans la course large. Il y a deux ans, lors de la précédente édition de la Transat en double, seule trois femmes avaient pu prendre le départ parmi les 36 marins engagés dans l'épreuve. En imposant cette fois-ci des duos mixtes, elles seront onze.
Les images du départ
Un vivier de navigatrice limité
L'ancienne figariste Jeanne Grégoire, aujourd'hui directrice du Pôle Finistère course au large de Port la Forêt, témoigne : "Au début, je faisais partie des gens qui étaient contre cette idée en me disant que la jeune génération avait dépassé cette question de genre. Les quotas en politique sont arrivés en 2000. Aujourd'hui, je me dis qu'il était temps que l'on s'en inspire, car au final, le résultat est là."
La navigatrice Élodie Bonafous qui aurait dû prendre le départ de cette transat, mais qui suite à une blessure au genou restera à quai, va dans le même sens :" Lors de l'annonce de cette règle, je ne comprenais pas trop que l'on soit obligé d'imposer la mixité. Ça a freiné certains marins qui ne trouvaient pas de partenaire répondant à leurs ambitions d'accompagnement et de victoire. Le vivier de navigatrices sur ce circuit est assez limité. Aujourd'hui, je me dis que si cela peut faire évoluer les choses, que l'on soit plus de femme engagée sur le circuit Figaro, c'est tant mieux."
Pour résoudre l'équation complexe de trouver des navigatrices là où il y en a peu, plusieurs marins ont sollicité des sportives de haut niveau qui évoluent depuis pas mal d'année en voile olympique. Certaines n'ont jamais passé plus de 2 nuits en mer. Pour rejoindre Saint-Barth, elles s'embarquent dans une aventure qui devrait durer entre 16 et 20 jours.
Un seul duo mixte vainqueur de la transat en double en 15 éditions
Sur les pontons de Concarneau, à quelques heures du départ de la course, le sujet ne semble plus du tout faire débat. D'ailleurs, ce jour-là, tout le monde salue la performance de la navigatrice sud-africaine Kirsten Neuschäfer qui vient de remporter le Golden Globe Race, course autour du monde en solitaire sans aucun instrument de navigation.
23 ans après la victoire de Karine Fauconnier et Lionel Lemonchois, seul duo mixte à avoir remporté la Transat en double, c'est de nouveau un homme et une femme qui monteront sur la première marche du podium dans quelques jours aux Antilles.