Les services de l'unité départementale de l'Agence Régionale de Santé (ARS) ont été informés d'émanations gazeuses d'une serre du nord du Finistère ayant irrités cinq personnes. Le métam-sodium est incriminé : un nouvel arrêté ministériel l'interdit jusqu'en janvier 2019.
Le métam-sodium est un pesticide utilisé dans les exploitations maraîchères. A haute dose il provoque des irritations des voies respiratoires et des yeux. C'est ce qu'il s'est passé dans le nord du Finistère où cinq personnes en ont été les victimes. Toutes travaillent dans une serre qui utilisait le produit incriminé.
Elles ont été mises en relation avec le centre anti-poison d'Angers. Celui-ci s'est voulu rassurant et a déclaré que leur état était "non-inquiétant" et qu'elles "ne nécessitent pas d'hospitalisation".
Déjà, début octobre, plus de 80 cas d'intoxications ont eu lieu chez des riverains de champs traités au métam-sodium près d'Angers en Maine-et-Loire.
Un produit désormais interdit
Le gouvernement a donc décidé jeudi 25 octobre de prendre un arrêté ministériel qui suspend l'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active « métam » ou « métam-sodium » jusqu'au 31 janvier 2019. Il est signé des quatre ministre Didier Guillaume (Agriculture), Fançois de Rugy (Écologie), Agnès Buzyn (Santé) et Bruno Le Maire (Économie).Il y a huit ans, un légumier du Finistère avait été condamné par le tribunal correctionnel de Brest pour avoir déversé ce même pesticide dans une rivière, "détruisant toute vie piscicole sur 13 km de cours d'eau et dans l'estuaire".Ce fait-divers avait ruiné la pisciculture d'un exploitant local. "On parle de production raisonnée, respectueuse de l'environnement. S'il y a bien un produit qui ne respecte rien, c'est celui-ci. Normalement, quand vous utilisez un pesticide, vous visez une cible particulière. Là, c'est la kalachnikov, vous détruisez la biologie d'un sol." expliquait Gérard, le pisciculteur sinistré.