En Bretagne et Pays-de-La-Loire, il y a près de 500 maisons d'édition. Leur diversité est remarquable, mais leur économie, fragile. Elles doivent se battre pour exister dans les rayons des libraires, au même titre que les noms parisiens de l'édition.
Les Français sont friands de lecture. Ils lisent en moyenne 20 livres par an, contre 16 en 2015. En France, on publie 67 000 livres par an, c'est deux fois plus qu'il y a 25 ans. Et les Bretons et les Ligériens ne sont pas en reste. On en publie 4 000 dans ces deux régions.
Mais attention, les tirages sont souvent peu importants. Au niveau national, ils sont deux fois moins élevés, 6 000 exemplaires en moyenne. Les éditeurs prennent donc moins de risques. Il faut dire que leur économie est fragile.
500 éditeurs dans l'ouest
En Bretagne et Pays-de-La-Loire, il y a près de 500 maisons d'édition. Elles doivent sans cesse batailler pour faire connaître leurs nouveautés au grand public. Nous sommes allés voir à Nantes, chez MeMo, spécialiste du livre jeunesse. Depuis 25 ans, les deux gérants ont toujours misé sur la qualité, malgré les surcoûts que cela peut représenter. Ils achètent du papier suédois, plus épais, d'une couleur crème. Rien n’est laissé au hasard. À chaque sortie, l'un des fondateurs des Editions Memo se rend chez l’imprimeur en République Tchèque pour vérifier que tout se passe comme prévu. On retrouve cette exigence dans les histoires.
D'ailleurs, si la maison d’édition nantaise a une belle renommée en France, elle a aussi percé à l’étranger où elle réalise entre 10 et 12% du chiffre d’affaires.
Créneau régionaliste
Chez Coop Breizh à Spézet dans le Finistère, pas d'exportation. Ici, on mise sur un autre créneau. C’est une maison d’édition régionaliste. Les livres parlent de la Bretagne ou sont écrits par des Bretons. Depuis 60 ans, elle édite des romans, des livres pratiques ou des albums jeunesse. 35 ouvrages par an. Coop Breizh occupe une place très importante. Car elle diffuse aussi les livres d’autres maisons d’éditions bretonnes. La Région soutient cet acteur essentiel. Cette année, elle lui a versé 33 000 euros, ce qui lui permet de sortir quelques ouvrages à l’avenir commercial incertain.
Un peu plus à l’ouest encore, les éditions Dialogues. Elles publient des essais sur la société. L’équilibre financier est aussi difficile à trouver. Et sa situation excentrée, au bout de la Bretagne, nuit à son développement.
C’est la passion qui anime tous ces éditeurs. Qu’ils soient salariés ou bénévoles, ils tentent de maintenir le cap face aux grands noms parisiens de l’édition qui occupent les rayons des libraires.