Un éboulement de pierres a eu lieu ce vendredi 20 août sous la terrasse d'un restaurant sur le pont habité de Rohan, à Landerneau. Avec les forts coefficients de marée annoncés prochainement, la situation pourrait s'aggraver. Une expertise est prévue pour décider des travaux à réaliser.
« Ce sont des passants qui nous ont prévenus, témoigne Tanguy Roudaut, propriétaire d'un bar-restaurant sur le pont habité du Rohan, à Landerneau. Nous avions connaissance de la brèche mais nous ne pensions pas que les pierres tomberaient ».
Le restaurateur landernéen surveille depuis le trou béant. Ni lui, ni ses clients, n'ont entendu de bruits au moment de l'éboulement, ce vendredi 20 août.
Depuis quelques jours, le pont habité du Rohan, construit à partir de 1510 donne des signes de faiblesse. L'éboulement sous la terrasse de l'établissement de Tanguy Roudaut a surpris la population.
À chaque marée, nous perdons une pierre ou deux en plus... Il faut agir pour arrêter l’hémorragie
Le pont habitué du Rohan est l’un des plus anciens d’Europe. Ce joyau du patrimoine breton se situe sur l'Elorn, le fleuve qui se jette ensuite dans la rade de Brest.
Une expertise du pont habité est prévue
Ce lundi 23 août, un arrêté de péril a été pris par la mairie de Landerneau. La terrasse de l'établissement est depuis fermée.
Un expert sera nommé par le tribunal pour déterminer les causes de l’éboulement et décider des travaux à réaliser, qui seront à la charge du propriétaire.
Pour le moment, la brèche évolue peu mais la municipalité craint la marée à venir.
Ce sont des coefficients forts et l’eau montera bien au-dessus de la brèche. Ce sont des volumes d’eaux importants, alors nous ne pouvons pas garantir qu’il ne se passera rien de plus...
Sur le pont de Rohan, les maisons appartiennent à des propriétaires privés. La structure du pont, quant à elle, était une ancienne voie routière et appartient désormais au département du Finistère.
D’ici la fin de l’année, l’ouvrage doit faire l’objet d’un diagnostic approfondi par les services du département. "Il faut une réflexion global du pont", réclame Andrée Le Gall-Sanquer, de l’association "Dourdon", qui défend le patrimoine de Landerneau.
"Le pont n’est pas classé, seules certaines maisons le sont", indique Andrée Le Gall-Sanquer. La demande de classement nécessaire pour obtenir des subventions de l’Etat est sur le bureau de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) depuis plusieurs années déjà.