L'ouragan de 1987 en Bretagne a trouvé son symbole dans une photo. Celle du port de plaisance de Concarneau dévasté. Une image forte qui a marqué les esprits. Son auteur, l'ancien photographe du Télégramme, Eugène Le Droff, s'en souvient.
Des dizaines de bateaux drossés contre les remparts de la ville-close. Un amas inextricable de mâts enchevêtrés. Les pontons ont lâché et tout ce qui flottait a été poussé contre les murs par le vent du sud. Cette photo du port de Concarneau au matin de l'ouragan qui a balayé la Bretagne dans la nuit du 15 au 16 octobre 1987, a marqué les esprits. C'est le genre d'image qui laisse quelques traces dans la carrière d'un photographe. Eugène Le Droff ne peut revenir à Concarneau sans y penser.
"La rédaction m'a appelé le matin en me disant qu'il y avait des dégâts à Concarneau. C'est quand je suis arrivé ici que j'ai appris, que tous les bateaux étaient au pied de la ville close. Les vrais dégâts étaient là. Il n'y avait plus de port, tout ça se retrouvait en vrac (...) Ce qui était assez impressionnant."
Les photos révèlent l'ampleur de l'ouragan au reste du monde
Désormais à la retraite, Eugène Le Droff fait numériser les photos qui ont marqué sa carrière. Celles de Concarneau y trouvent leur place. Elles ont contribué à faire connaître l'ampleur des dégâts. "C'est resté une tempête bretonne pendant 24h. C'est quand les photos sont sorties, que les Français ont découvert ce qui s'était passé en Bretagne, et effectivement on a commencé à en parler".
De très nombreux arbres, des bâtiments agricoles, des églises ont cédé sous la force des rafales. Mais cet enchevêtrement de bateaux demeure l'empreinte la plus spectaculaire dans la mémoire collective.