C'est une première en France : les gendarmes du Finistère se sont dotés de cyclos électriques tout-terrain, silencieux et plus respectueux de l'environnement. L'expérimentation, en cours, va durer jusqu'à l'été prochain.
Zéro émission de CO2, zéro décibel, 120 km d'autonomie, une vitesse maximale de 50 km/h... Avec son design un peu vintage, le tout nouveau cyclomoteur électrique de l'entreprise quimpéroise Toad a rejoint la flotte de véhicules de la gendarmerie finistérienne.
Cette dernière s'est lancée dans une expérimentation unique en France de ce deux-roues tout-terrain. "Avec ces engins, on va améliorer l'efficacité de nos patrouilles, assure la colonelle Charlotte Tournant, aux commandes du groupement de gendarmerie du Finistère. On va pouvoir circuler partout et s'affranchir de certaines contraintes de terrain que l'on rencontre notamment sur le littoral ou dans les Monts-d'Arrée par exemple".
"Innovation dans nos modes d'action"
En attendant le déploiement de cinq cyclos dans le département, les gendarmes ont déjà pu en avoir un avant-goût. À l’instar du gendarme Anthony, plutôt adepte du vélo, qui a vite trouvé ses marques et reconnaît que "pour tout ce qui est côtier, voire aussi en ville, cela va être très utile. À vélo, on n'atteint pas la même vitesse dans les endroits difficiles, ajoute-t-il. Là, ce sera différent et complémentaire de nos véhicules d'astreinte".
L'arrivée de ces deux-roues électriques au sein de la gendarmerie vise à verdir la mobilité des militaires. "Nous rentrons pleinement dans cet objectif écologique, souligne la colonelle Tournant. Ces engins sont à la pointe de la technologie. Et nous, ce que nous recherchons, c'est de l'innovation dans nos modes d'action. En plus de la réduction de l'empreinte carbone, ils nous apportent un moyen supplémentaire dans la lutte contre les atteintes aux biens, contre les incivilités et la délinquance. Un moyen qui plus est silencieux et qui induit l'effet de surprise pour nos interventions".
Bilan après l'été
Le concepteur de ce cyclo électrique voit, quant à lui, "un vrai marché qui s'ouvre" pour son entreprise. Denis Carron de la Carrière explique qu'il est "en discussion avec l'armée française". "Nos produits sont déjà bien identifiés par le grand public, que ce soit pour le nautisme, le vélo, la moto, relève-t-il. Avoir la gendarmerie à nos côtés donnera peut-être un élan supplémentaire à ce que nous souhaitons développer pour les administrations dans le cadre du verdissement de leur flotte de véhicules".
Pour l'heure, seule la gendarmerie du Finistère a sauté le pas. L'expérimentation en cours donnera lieu à un bilan après l'été, "pour savoir si on poursuit ou pas" précise la colonelle Charlotte Tournant.
(Avec Lauryane Arzel)