Jusqu'au 10 août 2024, la Ville de Douarnenez met en lumière Henri Rivière en présentant 64 lithographies dans le cadre de son exposition de l'été. L'occasion de découvrir ou redécouvrir ce maître de l'estampe influencé par l'art japonais et amoureux de la Bretagne.
Olivier Levasseur est formel : "c'est la première fois que l'ensemble des lithographies d'Henri Rivière est exposé dans un même lieu. Il n'y avait jamais eu une rétrospective de l'ensemble des lithographies" Pour le spécialiste du peintre, "c'est donc une exposition exceptionnelle qui est proposée ici à Douarnenez".
Cette exposition inédite propose de découvrir, à la salle des fêtes de la ville, 64 lithographies des cinq séries décoratives de l’artiste, éditées par Eugène Verneau : Les aspects de la nature, Paysages parisiens, La féerie des heures, Le beau pays de Bretagne, Au vent de noroît. Des œuvres gravées entre 1897 et 1917.
De quoi mesurer le travail colossal de cet artiste influencé par l’art japonais. Le peintre s'était passionné des années pour la lithographie, cette technique d'impression qui permet de créer et reproduire en de multiples exemplaires les tracés et dessins réalisés à l'encre et au crayon sur des pierres.
Ces lithographies sont aujourd’hui des pièces recherchées par les collectionneurs et les amateurs d’art. Cette exposition offre ainsi au public l’occasion unique de découvrir le travail remarquable du maître incontestable de l’art de l’estampe.
Un technicien hors pair
Selon Olivier Levasseur, Henri Rivière était "un technicien hors pair" en matière de lithographie. "Il s'intéressait aux aspects techniques de la gravure. Avant de réaliser ses lithographies, il avait mis en place le théâtre d'ombres du cabaret du Chat Noir, considéré souvent comme un ancêtre du cinéma. Il adore la technique et veut comprendre comment fonctionnent les choses avant de se les approprier à sa manière".
Il gravait lui-même ses œuvres au lieu de les confier aux ouvriers. Ces lithographies de toutes tailles étaient alors vendues comme des estampes décoratives destinées au plus large public possible. "Ce qui fait qu'Henri Rivière est particulièrement apprécié aujourd'hui, même par les jeunes générations, c'est que ces lithographies sont des images très lisibles qui vont inspirer beaucoup de dessinateurs de BD" explique le spécialiste du peintre.
Le reportage de Florence Malésieux et Valérian Morzadec :
Une Bretagne inspiratrice
Le peintre, né en 1864, a fait construire à 30 ans une maison à Loguivy-de-la-Mer, dans les Côtes-d'Armor. Il a passé plusieurs mois l'été à sillonner le littoral breton.
"Il dessinait Douarnenez, Tréboul, la Pointe-du-Raz et Loguivy. Et après, une fois rentré à Paris, il travaillait sans relâche dans son atelier. Il gravait et gravait et gravait inlassablement les pierres, autant de pierres que de couleurs nécessaires" explique Frédérique Huet, la chargée des affaires culturelles à la Ville de Douarnenez.
Un spécialiste reconnu de l'estampe
L'artiste peintre a consacré l'essentiel de sa carrière à l'estampe dont il devient l'un des maîtres incontestables de cet art, à force de travail et de passion pour la technique. Influencé par l'art japonais, comme les artistes de son époque, il a réalisé ses gravures en bois avec la technique utilisée par les maîtres japonais, dans un style épuré, avec le même amour de la nature.
Après avoir consacré une partie de sa vie à la lithographie, l'artiste s'est réfugié au lendemain de la Première Guerre mondiale dans l'aquarelle jusqu'à la fin de sa vie en 1951.
(Avec Florence Malésieux)
"Henri Rivière, l'intégrale des estampes" une exposition à découvrir jusqu'au 10 août 2024 à la salle des fêtes de Douarnenez.