Les troubles musculo-squelettiques (TMS) touchent particulièrement la Bretagne. Ils ont même augmenté de 4,6% en un an. Pourquoi ? Parce que la Bretagne est porteuse de nombreuses industries manufacturières, ce qui encourage le développement des TMS. La Carsat décide d'intervenir en amont.
La Bretagne est la région de France comptant le plus de TMS, et cela commence à coûter cher. La Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) a décidé d'investir dans la prévention plutôt que devoir payer des indemnités aux travailleurs en arrêt.
En effet, 92% des maladies professionnelles sont des TMS en Bretagne. Ils ont même augmenté de 4,6% entre 2017 et 2018. "La région est deux fois plus touchée que le reste du pays", annonce Cécile Rivoalland, chargée de projet à la Carsat.
Le Finistère, département le plus touché
L'an dernier, 3.413 cas ont été reconnus comme maladie professionnelle en Bretagne. Et les temps d'arrête peuvent être long : "Dans le cas d'une épaule touchée, on peut monter jusqu'à 245 jours d'arrêt."Le Finistère est le département le plus touché. "300.000 journées de travail ont été perdues en 2018. Cela représente 1.237 équivalents temps plein sur an. Un coût total de 62 millions d'euros !"
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Prévenir en amont
Afin de limiter les coûts, et d'être plus efficace, la Carsat a décidé d'intervenir directement sur le terrain depuis plusieurs années. "Avec la recrudescence des TMS, les entreprises et leurs salariés doivent prendre conscience des risques." Pour les aider, la Carsat met en place des formations et des accompagnements personnalisés.De plus, l'organisme soutient financièrement les entreprises qui diagnostiquent en interne le développement des TMS chez leurs salariés. "Dans le cadre du plan subvention/prévention, la Carsat a versé plus de 2 millions d'euros à 200 TPE (Très Petites Entreprises) finistériennes depuis 2016."
Au-delà des tâches physiques répétitives, les TMS peuvent survenir à cause de l'environnement de travail. Le froid (dans le cas de l'industrie agro-alimentaire), la luminosité ou le bruit des machines peuvent être des facteurs aggravants. "C'est pourquoi la Carsat travaille de concert avec des cabinets d'architecture dans certains cas afin que les plans proposés soient en accord avec ces contraintes précises. On passe par le biais de contrats de prévention", détaille Cécile Rivoalland.