À 31 ans et pour la première fois Yvane prendra le départ du marathon de l'Afghanistan qui a lieu ce mois d'octobre. Elle portera les couleurs de l'ONG Free to Run bien déterminée à faire évoluer une cause qui lui est chère : l'accessibilité du sport pour les femmes.
C'est la seule course mixte du pays. Le coup d'envoi du marathon de l'Afghanistan sera donné ce mois d'octobre. La date exacte ne sera donnée qu'au dernier moment, pour des raisons de sécurité. Parmi les participants, Yvane Marblé. La jeune femme va courir sous les couleurs de l'ONG Free to Run, un moyen pour elle de militer pour l'accessibilité du sport pour les femmes. Elle recherche toujours des fonds pour l'aider.
Le sport, un vecteur d'indépendance et de développement
Titulaire d’un doctorat en économie agricole, la jeune trentenaire a vécu en Inde, à la Réunion, voyagé en Iran. Dans quelques jours, c’est dans les montagnes de Bamyan qu'elle chaussera ses baskets.
Lors de son séjour d’un an dans l’Andhra Pradesh, dans le sud du pays, pour ses études, elle se souvient "Une des femmes m’avait dit 'comment est-ce possible, tu es une femme de 25 ans, sans mari, sans père, et tu es là chez moi dans ma campagne indienne'… ça m’avait pas mal interpellé. J'étais là parce que j’ai eu la chance d’avoir une famille hyper ouverte et parce que j’ai cette liberté. De pouvoir faire ce que je veux. Ça ne dépend que de moi. Si je veux faire quelque, j’ai la possibilité de trouver les moyens de le faire."
Là-bas, elle réalise que s’entraîner à la course à pied ne sera pas aussi facile qu’elle l’avait imaginé. Cette expérience va provoquer un déclic. Pour elle, "le sport, ce n’est pas juste quelque chose qui nous permet de nous maintenir en forme, cela va beaucoup plus loin. Tout ce qu'on peut transcender par le sport, les religions, les cultures, au final, tout le monde se retrouve à faire une chose ensemble. Il y aussi l’esprit d'équipe, de cohésion, de solidarité. C'est ça que je trouvais intéressant, que le sport puisse être vecteur de développement aussi."
"Révoltée, oui je l’ai été pas mal. Surtout le fait de vivre les choses aussi directement, de voir comment les hommes peuvent parfois se comporter. J’ai eu ce moment de révolte, et c’est cette révolte que j’aimerais transformer en une action ; en quelque chose de positif."