Trois coopératives spécialisées en génétique animale vont fusionner lors d'une assemblée générale extraordinaire, le 21 juin à Rennes, pour créer la coopérative Evolution et favoriser son développement au plan mondial.
Après un rapprochement des moyens ces dernières années sous forme d'une union de coopératives -Amélis, Génoé et Urcéo-, "l'heure de la fusion est arrivée" avec l'objectif de "devenir un acteur majeur qui soit référence mondiale sur le marché de la génétique et des biotechnologies d'élevage", a expliqué le président sortant de l'union de coopératives, Jean-Pierre Mourocq. "Si nous voulons garder une génétique française, il faut pouvoir élargir la base de diffusion à l'international, un marché en très forte croissance mais majoritairement capté par les États-Unis", a rappelé M. Mourocq. Evolution a notamment acquis en 2015 le sud-africain Taurus qui doit lui servir de base pour son développement en Afrique.
Services et tarifs harmonisés
Pour les 31.882 éleveurs-adhérents, principalement en Bretagne, Pays de Loire et Normandie, cette fusion va se traduire par "des services et tarifs harmonisés, de nouvelles instances de gouvernance politique et une nouvelle organisation opérationnelle sur le territoire", a précisé M. Mourocq. Afin de réduire leurs coûts de production à une période où le prix d'achat du lait par les industriels est inférieur aux prix de revient de la majorité des producteurs, "les éleveurs attendent un effort important sur la tarification" des services, a souligné le directeur général Yann Lecointre. Dans cette logique de baisse des coûts, "nous militons pour des rapprochements", a renchéri M. Mourocq, laissant entendre d'autres fusions à venir avec des métiers différents autour de l'élevage. "Les frais actuels d'élevage sont trop importants, comparé à des pays comme les États-Unis ou les Pays-Bas", a-t-il ajouté. "Il faut gagner en compétitivité (...) pour améliorer les résultats des exploitations".Employant 1.155 salariés, la nouvelle coopérative, qui travaille aussi sur les secteurs caprins, ovins, porcins et les lapins, affiche un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros en 2015. En tête de la génétique en France et 2ème en Europe, Evolution est leader notamment dans le génotypage, qui vise à améliorer "la performance des élevages" (54.000 génotypages en 2015), et dans le "sexage" des semences, permettant à l'éleveur de choisir par avance le sexe du veau à naître. Parmi les derniers projets recherche et développement en cours, le projet Ma'xy, dont l'objectif est de rendre les vaches productives à un âge plus précoce.