Sur l'île de Sein, pas d'impôts locaux, donc pas de taxe d'habitation. Mais il existe un revers à la médaille.
À quelques kilomètres des côtes bretonnes, l'île de Sein (Finistère) est une sorte de petit paradis fiscal. Les habitants n'y paient pas de taxe d'habitation. Un privilège qui date de Louis XIV. "Vouloir imposer Sein ou Molène, déjà accablées de tous les impôts de la nature, ce serait vouloir imposer la mer, les tempêtes et les rochers", aurait dit le monarque.Didier-Marie Le Bihan, habitant de l'île, occupe une surface de 400 m² et ne paie que 360 euros de taxe d'ordure ménagère. Cette absence de taxe d'habitation, "ça fait toujours quelque chose en moins à payer", reconnaît une habitante. "Ceci dit, on a un coût de la vie qui est plus important", nuance un autre.
Revers de la médaille
Pas de taxe d'habitation, mais des dizaines de maisons laissées vides. "La plupart des maisons sont toutes fermées ou à l'abandon, car cela ne coûte rien au propriétaire", affirme M. Le Bihan.
Autre ombre au tableau : pour fonctionner, la commune sollicite régulièrement l'aide financière du Département et de la Région. "Sans subvention, on ne peut pas investir", indique Dominique Salvert, maire de l'île. Alors la fin de la taxe d'habitation promise par Emmanuel Macron pour 80 % des foyers français laisse les Sénans sceptiques : l'île de Sein ne recevra aucune compensation, mais les habitants subiront comme tout le monde la hausse de la CSG.