Le cancer cérébral aussi appelé glioblastome est l'un des cancers les plus dramatiques et les plus invasifs. Des chercheurs du Centre Eugène Marquis de Rennes envisagent une piste sérieuse, celle de pouvoir bloquer l'une des molécules responsables du phénomène d'invasion de la tumeur.
Le glioblastome ou cancer cérébral est l'un des plus dramatiques à l'heure actuelle car difficilement traitable. Il provoque des effets divers : troubles cognitifs, du langage, physiques. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) le classe au grade 4, le plus fort des tumeurs cérébrales. Très invasif, il se répand rapidement et se localise parfois dans des endroits inacessibles. En Bretagne, une centaine de patients par an est concernée, considérée comme non-opérable.Aujourd'hui, si une personne est prise en charge et subit une intervention accompagnée d'un traitement post-opératoire (radiothérapie, chimiothérapie) son espérance de vie est rallongée d'un an et demi.
La protéine CD90, un espoir thérapeutique
Les chercheurs du Centre Eugène Marquis (centre régional de lutte contre le cancer) viennent d'effectuer plusieurs expériences en laboratoire et ont découvert une piste sérieuse, basée sur la protéine CD90.
CD90 est liée au phénomène invasif de la tumeur. Tony Avril, ingénieur biologiste raconte : "in vitro, nous avons essayé de bloquer ce phénomène de migration. Nous avons d'abord identifié des molécules associées." CD90 transmet des signaux d'agressivité via d'autres molécules comme à SRC et induit une réaction "en cascade" conduisant à l'invasion des cellules tumorales.
Cibler SRC
La protéine signal SRC est déjà bien connue des scientifiques. Les médecins utilisent des drogues efficaces, dans le traitement des cancers hématologiques ou leucémies (cancers du sang), notamment le Dasatinib. Ce dernier a prouvé qu'il bloquait SRC. À Rennes, l'équipe d'Eric Chevet (INSERM U1242) a également pu démontrer que le Dasatinib avait un effet sur CD90.
"L'objectif serait de réduire la tumeur, de la confiner, pour pouvoir ensuite l'opérer et permettre au patient de bénéficier d'un protocole classique." souligne Tony Avril. Il ajoute "en fait de lui offrir le choix d'être traiter, ce qui n'est pas le cas actuellement."
Un essai clinique doit être initié sur des patients non-opérables et non-irradiables. Une demande de financement a été faite en ce sens en juillet dernier. Plusieurs centres traitant ces patients affichent déjà leur intérêt concernant cet essai. À noter que ce travail de recherche travail est aussi soutenu par les dons faits au Centre Eugène Marquis, la Ligue contre le cancer et l'INCA (Institut national du cancer).