Entre Fougères et le Mont Saint-Michel, le château de la Ballue et ses quatre chambres d'hôtes de renommée internationale, son jardin classé remarquable... et une porcherie à quelques centaines de mètres. L'exploitation veut aujourd'hui s'agrandir, au grand dam des propriétaires.
C'est à ses jardins que le château de la Ballue doit sa notoriété internationale. Des jardins voulus il y 40 ans par l'éditrice Claude Arthaud. Atmosphères intimistes, perspectives ouvertes : des végétaux libres ou taillés qui exigent des soins constants.
Une belle terrasse qui peine à cacher une exploitation agricole. Une porcherie dont l'installation a été concédée dans les années 70 par les monuments nationaux, et qui est à moins de 500 mètres du château. "Certains jours, c'est le paradis, quand il n'y a pas de tracteurs, de tonne à lisier, c'est la Toscane en Bretagne" témoigne Marie-Françoise Mathon, la propriétaire du château de la Ballue, "et puis certains jours, c'est l'enfer".
La porcherie prévoit de tripler le nombre de cochons. Un regroupement de plusieurs exploitations favorisé par l'amendement Le Fur, qui permet de s'étendre jusqu'à 2000 porcs sans avoir besoin d'une autorisation ICPE (Installation classée pour la protection de l'environnement).
"Si c'étaient des gens qui ne souhaitaient pas entrer en conflit ils auraient pu s'installer ailleurs, il y avait des solutions, on a essayé, mais il n'y a rien à leur faire entendre" explique Marie-Françoise Mathon.
"Il y a 8 ans on nous a fait une offre dérisoire" répond Marc Lemonnier, l'éleveur de porc en question. Sa femme Marie-Paule poursuit: "on est pas aux normes, donc on a besoin d'avoir un outil moderne. On ne peut pas y arriver parce qu'on nous met des procédures tout le temps, on prend ça pour harcèlement moral".