Depuis hier, la ville de Rennes a ouvert le gymnase du complexe sportif Robert Launay pour mettre à l'abri 117 migrants dont 28 enfants. Des familles originaires de l'Europe de l'Est mais aussi du Congo, d'Angola et de Côte d'ivoire qui ont été pour la grande majorité, déboutées de leur droit d'asile. Les associations d'aide aux migrants demandent à la préfecture de leur trouver un hébergement d'urgence digne.
Juste avant l'arrivée de la tempête Ciaran, ils vivaient sous tente dans le parc de Maurepas avant d'être mis à l'abri dans un gymnase de Maurepas.
Ce gymnase, c'est mieux que rien
CamilleBénévole Association Utopia 56
Depuis hier, la ville de Rennes a décidé d'installer 117 migrants dont 28 enfants dans le gymnase de l'ensemble sportif Robert Launay. Une solution provisoire pour les deux semaines à venir a indiqué la mairie aux associations d'aide. "C'est mieux que rien. Ils ont au moins un toit sur la tête grâce à la mairie. mais c'est à la préfecture d'agir pour le relogement. Ca fait des mois que certains sont à la rue. Pour certaines familles, c'est le cas depuis le mois d'avril." affirme Camille, membre de l'association Utopia 56 présente sur place.
Un toit perçé et des températures basses
Dans ce gymnase qui n'est pas chauffé et où la température est descendue jusque 7 degrés au petit matin, les familles ont installé des toiles de tente à même le sol. Le toit, qui laisse passer l'eau à certains endroits, a aussi été choisi par des oiseaux sauvages pour se protéger. "Y a des oiseaux à l'intérieur" confie Tamari, une fillette de 9 ans originaire de Géorgie. Elle est arrivée en France avec ses parents, son frère et sa soeur. "Ici, c'est mieux que dans le parc de Maurepas où il fait froid. Ici il fait chaud" ajoute-t-elle alors que le thermomètre reste bloqué sous les dix degrés dans la journée. Et elle ajoute "La nuit, il y a beaucoup de bruit. Les enfants bougent, ils passent et font beaucoup de bruit. Je suis fatiguée."
L'hébergement d'urgence est inconditionnel
CamilleBénévole Association Utopia 56
Alors que la période de trêve hivernale a commencé il y a une semaine, ces familles tentent d'obtenir un hébergement d'urgence. Seulement voilà, la plupart ont été débouté de leur demande de droit d'asile. La loi prévoit une obligation de quitter le territoire. Mais sur place, les associations demandent que la préfecture trouve une solution pour les loger en urgence. Pour Camille d'Utopia 56, "Ce n'est pas une raison pour ne pas les héberger, car l'hébergement d'urgence est inconditionnel. La préfecture ne peut pas décider de conditionner l'hébergement d'urgence".
Sans compter que certains enfants ou membres de ces familles sont malades. "Nous avons été obligés de faire plusieurs référés pour débloquer des situations. Il y a une famille qui a gagné pour des motifs de vulnérabilité liés à des problèmes de santé . La préfecture avait 48 heures pour agir et on en est à 96. Il ne se passe toujours rien." précise la bénévole de l'association Utopia 56.
En attendant de trouver mieux, ces familles s'organisent comme elle le peuvent. Cela, malgré le manque de moyens sur place. Impossible, par exemple, de brancher des réfrigérateurs ou des radiateurs électriques pour ces 117 personnes car il n'y a que trois prises électriques.