A Rennes, le centre d'appel du SAMU s'enrichit de compétences psychiatriques

Afin d'évaluer précisement et d'orienter au mieux les patients, des infirmiers en psychiatrie sont intégrés à l'équipe qui reçoit les appels du 15 à Rennes. Une expérience unique en France qui pourrait être reproduite, si elle s'avère efficace pour désengorger des services psychiatriques saturés.

Des appels à caractère psychiatrique, les équipes du SAMU centre 15 du CHU de Rennes en reçoivent en moyenne 850 chaque mois. Depuis le 15 mars, quatre infirmiers en psychiatrie se relaient 7 jours sur 7 de 9 heures à minuit au centre de régulation, pour assister le médecin régulateur et s'entretenir avec les appelants souffrant de ces pathologies au parcours de soin spécifique.  

"Ils sont un appui spécialisé dans l'évaluation et l'orientation des patients" explique David Travers, psychiatre au CHU de Rennes à l'origine de l'expérimentation. "Après un premier entretien rapide avec le patient, le médecin régulateur consulte l'infirmier en psychiatrie, qui peut prendre l'appelant au téléphone, passer du temps avec lui pour une évaluation complète et ensuite formuler au médecin les propositions d'orientation qui lui semblent le plus adaptées, dans le circuit de soins psychiatrique ambulatoire, hospitalier, urgent ou programmé.

Objectif : aiguiller les patients au mieux

"La psychiatrie est tellement mal comprise, connue et accessible, que beaucoup de patients se présentent au mauvais endroit. Ils perdent du temps, pendant ce temps leur état se dégrade. Et cela participe à la saturation du circuit de soin. L'idée c'est vraiment de les aiguiller au mieux." précise le docteur Travers.

"Les médecins régulateurs du SAMU sont formés à la psychiatrie comme tous les médecins, ils en ont des notions très générales. Mais la psychiatrie s'évalue comme le reste de la médecine, avec des symptômes, des critères, des antécédents, un parcours de soin. Souvent ils n'ont pas cette grille de lecture clinique et médicale très opérante, et ils ont du mal à répondre autrement qu'en adressant les patients aux urgences ou à l'hôpital." a observé David Travers, qui a aussi constaté que son initiative recevait un écho très favorable au sein du service.

"Même les situations d'urgences peuvent être aiguillées ailleurs qu'aux urgences. Souvent un rendez-vous le lendemain dans le service ou avec le professionnel le plus adapté est préférable. On doit être des facilitateurs pour l'accès aux rendez-vous, mais dans un système saturé on ne peut pas faire de miracle".

Unique en France, cette expérimentation sera évaluée dans trois ans par le ministère de la santé, avant d'être éventuellement déployée au niveau national. 

Dans quelques mois, quand l'équipe de régulation aura pris ses marques avec ces nouvelles ressources, il est prévu que l'infirmier psychiatrique puisse, en cas de besoin, se joindre à l'équipe du SAMU pour des interventions à domicile.

 

 

 

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