Le député LREM Mustapha Laabid était jugé en appel ce jeudi 24 septembre pour abus de confiance devant la cour d’appel de Rennes, après avoir été condamné en première instance au préjudice de l'association "Collectif Intermède"qu'il présidait dans le quartier du Blosne.
"Je suis globalement responsable mais pas à la hauteur de qu'a retenu contre moi le tribunal en première instance. Je reconnais en partie les faits." C'est en ces termes que s'est exprimé Mustapha Laabid lors de son audience en appel à Rennes ce 24 septembre.L'avocat général a requis une peine de prison de six mois avec sursis, 10 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité. L'affaire a été mise en délibérée, la décision sera rendue le 5 novembre.
"Ce que je reproche à l'avocat général c'est cette façon de dire puisqu'il y a eu un délit, forcément il faut qu'il y ait une inéligibilité derrière. Monsieur Laabid, il a été élu, avec un score important. Il y a des Français qui lui ont accordé leur confiance. Il a aussi un passif associatif important et qui démontre qu'il est parfaitement à sa place, là où il est actuellement. On ne peut pas le réduire à cette seule période durant laquelle on peut lui reprocher quelques errements dans la comptabilité de cette association" a réagi son avocat, Maître Delarue.
Le député de la première circonscription d'Ille-et-Vilaine comparaissait pour abus de confiance. Il lui est notamment reproché d’avoir détourné un peu plus de 21 000 €, dont 15 000 € de frais de bouche, en mélangeant dépenses de l’association "Collectif Intermède" et dépenses personnelles.
"Nous allons vous poser les mêmes questions pour chaque dépense"
"Je fais mon mea culpa, j'ai géré de façon hasardeuse. Oui j'ai commis des erreurs. Mais que voulez-vous que je vous dise" a répété Mustapha Laabid à plusieurs reprises, alors que ses dépenses ont été passées au crible. La présidente lui a notamment rappelé : "Vous avez demandé l'appel, vous avez quand même eu le temps d'y penser. Nous allons vous poser les mêmes questions pour chaque dépense."
À propos d'un voyage à Marrakech, d' une valeur de 3 900 euros, dont l'hôtel a été payé avec la carte de l'association, Mustapha Laabid a répondu : "Nous étions perdus, cela nous coûtait un supplément de 1000 euros pour la formule all exclusive, qui nous permettait de nourrir mes enfants dont des triplés, immédiatement à notre arrivée sur place. Ma carte a été refusée et celle de ma femme aussi, alors j'ai payé avec la carte de l'association, j'étais content, heureux à l'instant T, que l'on puisse donner à manger à mes enfants. Donc, j'ai commis cette faute de façon intentionnelle." La juge lui a fait remarqué qu'aucune trace de refus bancaire n'a été trouvée sur son compte personnel.