Sept ans de prison ont été requis à l'encontre de Jean-Jacques Defaix ce vendredi à Rennes. Celui que l'on surnomme le "Madoff breton" est soupçonné d'avoir escroqué 1 500 épargnants pour plus de 34 millions d'euros. Le procès fleuve s'était ouvert le 9 mars.
Jean-Jacques Defaix, 69 ans, ainsi que 15 autres prévenus, dont son ancienne avocate, est jugé devant la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Rennes pour "escroquerie en bande organisée, blanchiment et participation à une association de malfaiteurs".
Il est soupçonné notamment d'avoir mis en place un système pyramidal frauduleux permettant de rémunérer des investisseurs avec les apports de nouveaux arrivants. Il promettait des rendements allant jusqu'à plus de 6%.
"Cavalerie financière"
Dans son réquisitoire, Arnaud Marie, le procureur a dénoncé "Une cavalerie financière" au détriment de petits épargnants, petits souscripteurs, séduits par des placements présentés comme "éthiques", et permettant de "sauver l'emploi" dans leur région.Le modèle économique mis en place par Jean-Jacques Defaix, un homme traumatisé par ses expériences avec les banques en tant que chef d''entreprise, consistait en des coopératives destinées à recevoir l'argent des souscripteurs pour l'investir dans des PME ayant du mal à trouver des financements bancaires.
L'instruction a mis en lumière des flux financiers depuis les comptes des coopératives en direction de la Chine, pour près de 6 millions d'euros, où Jean-Jacques Defaix avait un projet de complexe touristique. Pour le procureur, les souscripteurs, dont quelque 700 se sont portés parties civiles, étaient choisis "parmi les plus vulnérables, des personnes non avisées". Ils ont été victimes d'une "captation" de fonds, qui ont fait l'objet d'une "gestion frauduleuse".
La défense la semaine prochaine
Outre la peine de 7 ans de prison, le procureur a requis à l'encontre de M. Defaix un mandat de dépôt, et éventuellement une "interdiction de gérer". Le prévenu a nié au cours du procès "la moindre escroquerie". Il assurera lui-même sa défense la semaine prochaine.A l'encontre des autres prévenus, soupçonnés d'escroquerie ou complicité d'escroquerie en bande organisée et/ou participation à une association de malfaiteurs, le procureur a requis des peines allant de trois mois avec sursis à quatre ans de prison.
Le procès est prévu pour durer jusqu'au 31 mars.