Cet été, aidez la LPO à compter les hirondelles (c'est pour leur bien)

Si on ne fait rien, les hirondelles n'existeront plus dans 20 ans. L'espèce est menacée par manque d'habitat, de nourriture, et à cause des pesticides. La LPO se mobilise pour recenser les hirondelles depuis début avril, et a besoin de bénévoles.

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On les trouve fréquemment dans des granges ou les écuries, mais depuis plusieurs années maintenant, les hirondelles ont élu domicile dans des endroits plus insolites : les parkings souterrains des centres villes. A condition de pouvoir y accéder pour nicher, ce qui pour elles devient de plus en plus compliqué.

"Malheureusement, elles ne sont pas toujours appréciées dans les parkings souterrains" explique  François Thoumy, délégué de la LPO en Ille-et-Vilaine, "il y en a de plus en plus qui sont fermés avec des portes ou des grillages, ce qui fait que ces petits endroits de substitution qu’elles avaient trouvé pour nicher sont en train de disparaître."


La multiplication des menaces


Pourtant, face à la modification de notre mode de vie, il est indispensable de les laisser accéder à ces espaces.  "Le bon réflexe, explique François Thoumy,  c’est de les laisser faire et de mettre un carton sous les nids pour récupérer les fientes. Mais en aucun cas, il ne faut détruire les nids ou barrer l’accès des zones de nichage ". L’hirondelle est une espèce  protégée depuis la loi de juillet 76 sur la protection de la nature. La destruction des nids ou des oiseaux  est interdite et passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an et/ou  d’une amende de 1500 euros.

Mais malgré tout, l’hirondelle tout comme le martinet son cousin, est une espèce menacée. En cause, les pesticides qui tuent les insectes, leur principale nourriture, les chats, l’un de leurs prédateurs les plus redoutés, le réchauffement climatique qui perturbe les migrations ou les modifications de l’habitat. "On construit les immeubles en verre ou en métal, et elles ne peuvent y accrocher leur nid. Même chose avec les nouveaux types d’enduit qu’on utilise sur les façades", explique François Thoumy.
 
Si on ne fait rien, les hirondelles n'existeront plus dans 20 ans. L'espèce est menacée par manque d'habitat, de nourriture, et à cause des pesticides. La LPO se mobilise pour recenser les hirondelles depuis début avril, et a besoin de bénévoles.

L’été, c’est la bonne période pour les observer et les compter. Les femelles ont pondu leurs œufs et les petits sont nés. Les parents viennent les nourrir et leur ballet aérien, généralement ne passe pas inaperçu.

Que ce soit dans des parkings, pour les hirondelles rustiques qui vivent à l’intérieur des bâtiments, ou sur les façades des édifices pour les hirondelles des fenêtres, il suffit parfois de lever les yeux pour les apercevoir. Ainsi la façade de l’Hotel de Ville à Rennes est l’un des principaux sites de nidification des hirondelles des fenêtres. Plusieurs nids sont cachés dans les moulures au-dessus de l’une des portes d’entrées.

Des nids artificiels ont aussi été installés pour les inciter à ne pas quitter les lieux. Pourtant, elles sont moins nombreuses d’années en années. "En vingt ans, 40% des hirondelles auraient disparu ",  confie François Thoumy.  Et le mouvement s’accélère.


Une enquête participative


C’est la raison pour laquelle, la LPO 35 a lancé  depuis avril, une enquête participative à laquelle chacun d’entre nous peut s’associer tant à la ville qu’à la campagne. En recensant les oiseaux (hirondelles, mais aussi martinets et moineaux) et les lieux où ils nichent, cela devrait permettre de mieux les protéger, en anticipant les conséquences de travaux par exemple.

Pour l’instant, seule une dizaine de bénévoles (auxquels il faut ajouter une dizaine d’adhérents LPO) participent à l’opération. Toutes les bonnes volontés sont donc les bienvenues. Des initiatives indispensables si l’on veut avoir une chance d’apercevoir des hirondelles dans le ciel breton dans les prochaines décennies.

 
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