C'est l'histoire d'une famille ordinaire. Sauf que le fils est en fauteuil roulant. Que le père s'enfonce dans son silence. Que le couple est au bord de l'éclatement. Le film "De toutes nos forces" a été présenté hier par Niels Tavernier, à l'occasion d'une avant-première à Rennes.
Et voilà que Julien, le fils, se met en tête de se lancer dans l'Iron Man, un triathlon surhumain. Contre vents et marées, il ne cèdera rien, contraignant son père - Jacques Gamblin - à le suivre et ressoudant le couple. Sur cette trame, Niels Tavernier réalise, avec "De toutes nos forces", son deuxième long métrage, un film sensible et joyeux qui fait oublier le handicap. "Un film sur la détermination et le dépassement de soi", commentait le réalisateur lors d'une conférence de presse avec ses acteurs à l'occasion d'une avant-première à Rennes. Le choix des comédiens s'est avéré capital. "J'avais besoin d'acteurs solides car je savais que le jeune incarnant Julien, il allait falloir le former", souligne Niels Tavernier pour expliquer le choix de Jacques Gamblin et d'Alexandra Lamy, tous deux excellents.
Un jour, une lettre
Découvrir "Julien" n'a pas été simple. "J'ai contacté 170 établissements, mais je ne trouvais pas", confie le réalisateur. Finalement est apparu Fabien Héraud, élève en 1ère techno à Nantes: "J'ai envoyé une lettre pour rigoler. Niels est venu me voir au lycée et on a fait des essais. J'ai mis mes parents devant le fait accompli car je ne leur en avais même pas parlé, tellement pour moi c'était rien de sérieux", raconte Fabien sous le regard complice de ses parents dans la vraie vie.
"Responsable de ce gamin"
Déjà affuté - il pratique le marathon et le cyclisme -, Jacques Gamblin hérite d'un rôle très physique: l'Iron Man, c'est 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42 km à pied, en 16 heures maximum. Le tout, dans le cas présent, en tractant son fils. "Jacques n'a pas voulu être doublé, sauf sur une très courte séquence. Il voulait absolument faire tout, tout, tout. Il me disait: +je me sens responsable de ce gamin+. Il fallait qu'il le fasse, qu'il le vive, dans l'effort, le dépassement", constate Niels Tavernier. Pour le rôle féminin, le réalisateur souhaitait "une maman très lumineuse, très vive, pour faire la balance avec le papa". "Je voulais que les femmes qui viennent voir le film se retrouvent dans le personnage féminin. Tout est dur pour elles. Et aussi que le père ne ramasse pas la mise à la fin, que la mère y soit associée", souligne Tavernier. Quant à Fabien/Julien qui porte le film, dans ces moments de tournage, "on oublie le handicap, c'est quelque chose d'incroyable", dit-il.