Ce n'est pas parce que le secteur est innovant technologiquement qu'il l'est, socialement. Les femmes dans le monde numérique sont sous représentées. Elles sont un peu plus de 27% à travailler dans le numérique. Pourtant, le secteur embauche. Exemple dans deux entreprises de Rennes.
Beaucoup l'ignorent, mais de 1972 à 1985, l'informatique était la deuxième filière comportant le plus de femmes ingénieurs. Aujourd'hui, elles sont moins nombreuses et encore moins à la tête de sociétés numériques. Pourtant elles en sont les premières utilisatrices dans leur vie professionnelle ou privée, avec une présence plus forte que celle des hommes sur des réseaux sociaux tels que Twitter (22 % de femmes utilisatrices contre 15 % d'hommes), ou Facebook (76 % de femmes, 66 % d'hommes).En France, selon l'enquête de 2013 "Femmes du Numérique" menée pour la Journée de la Femme Digitale, elles ne sont que 27% à travailler dans le secteur du numérique. Et encore, beaucoup sont rattachées aux activités de ressources humaines, de marketing et de communication. Elles ne sont plus que 25 % aux postes d’ingénieurs, consultants et cadres, et 19 % aux fonctions de cadres dirigeants.
Faut-il y voir l'effet d'un machisme ambiant? Pas forcément répond Anne-Marie Kermarrec, co fondatrice de Mediego, une start up rennaise. Chercheuse à l'INRIA, cette femme a toujours travaillé dans un milieu d'hommes, faute de candidates femmes.
Nous avons ausi poussé les portes de Mediaveille, une autre agence rennaise de conseils dans le numérique, celle-ci est une exception. Il y a autant de femmes que d'hommes. Pourtant, ça n'a pas toujours été le cas. Jeanne Claire a été embauchée chez Mediaveille, elle est arrivée dans son service, elle était la seule fille. Aujourd'hui, elles sont 8 sur 18.
Olivier Méril, le patron explique que les candidates voient qu'il y a beaucoup de femmes à Mediaveille et que ça les rassure. Il a aussi mis en place le recrutement sans CV, initiative récompensée par un trophée de l'association nationale des DRH, "on ne savait même pas si c'était un homme ou une femme qui postulait".
Plan national pour la mixité des métiers du numérique
Pour inverser la tendance, les deux ministères de l'Education nationale et des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes ainsi que le secrétariat d'Etat chargé du Numérique et de l'Innovation ont signé un plan pour la mixité des métiers du numérique. Parmi les leviers : faire découvrir ces professions dans les dispositifs d'orientation au sein des établissements, mettre en lumière des femmes qui mènent des carrières remarquables dans ce secteur, ou encore lutter contre les stéréotypes qui découragent les filles de se tourner vers ces filières trustées par les garçons. Il faut probablement entreprendre des actions pour la mixité auprès des élèves dès le plus jeune âge.
D'autres femmes sont bien implantées dans le secteur du numérique ailleurs dans le monde. Les Tunisiennes ont investi en masse le secteur de l'informatique et du numérique, peut-être un exemple à méditer.