Comme de nombreux secteurs d'activité, la coiffure peine à recruter. A Rennes, deux patrons coiffeurs associés ont choisi de fermer leurs salons le samedi après-midi, pour le bien-être de leur salariés, et pour séduire leurs futurs employés.
"Quand je leur ai annoncé qu'on allait fermer à 14h, ils sont restés bouche bée". Dans son salon de coiffure de Saint-Grégoire, dans l'agglomération rennaise, Philippe Pallier emploie sept salariés. Depuis le début de ce mois de novembre, il a décidé de fermer boutique dès 14h le samedi, "pour leur offrir la possibilité d'avoir une vie de famille."
J'ai les moyens de le faire, j'ai un salon qui marche bien. Et ça me rend attractif pour recruter.
Philippe Pallier, coiffeur
Depuis la réouverture des salons après le confinement, le secteur de la coiffure peine à recruter. L'union nationale des entreprises de coiffure estime que l'on recherche 10 à 12 000 coiffeurs dans toute la France. Pour Philippe Pallier, le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'est accentué. En cause principalement, les horaires de travail : "Les coiffeuses, quand elles ont leur premier enfant, elles ne veulent pas continuer à travailler le week-end, alors elles partent. Moi j'ai les moyens de fermer le samedi après-midi, j'ai un salon qui marche bien. Et ça me rend plus attractif pour recruter."
Dans son salon de coiffure de Guichen, où il a un important besoin de main d'oeuvre, Jean-Philippe Thébaut fait le même constat : "Maintenant dans les candidatures que je reçois, les postulants et postulantes mettent des conditions, et c'est le plus souvent de ne pas travailler le samedi, ou le mercredi."
Un choix salué par la clientèle
Pour Philippe Pallier, et son associé Jean-Yves Massard, qui gère lui deux salons dans le centre-ville de Rennes, le choix de fermer le samedi après-midi se révèle payant : "Jusque là on était complet tous les samedis après-midi. Maintenant, ce qu'on ne fait pas les samedis se répartit sur le reste de la semaine. Les employés sont ravis. Et les clients nous disent qu'on a bien raison !"
Tous les salons ne peuvent pas se le permettre
Les deux associés sont bien conscients que leur solution n'est valable que parce qu'ils ont des structures importantes et une clientèle fidèle. Pour les petits salons, le samedi après-midi représente une grosse part de leur chiffre d'affaire, avec une clientèle de passage.
Et tous les salons situés dans les centres commerciaux ne peuvent pas se le permettre non plus, car ils ont des horaires d'ouverture obligatoires.