Jauge dans les lieux de culte : "il faut prendre une décision de bon sens, qui apaise", Monseigneur d'Ornellas

Ce dimanche, avec l'allègement du confinement, les fidèles de toutes religions pouvaient de nouveau assister à des célébrations, mais avec une jauge de 30 personnes maximum. Une limitation qui pourrait disparaître d'ici peu, le Conseil d'Etat donnant trois jours au gouvernement pour revoir sa copie.

La décision est tombée ce dimanche matin en fin de matinée, alors même que certaines célébrations étaient en cours. Le Conseil d'Etat a ordonné à l'exécutif de revoir "dans un délai de trois jours" la limitation à 30 personnes des cérémonies religieuses, en vigueur depuis l'allègement du confinement. Le juge des référés y voit "une atteinte grave et manifestement illégale" à la liberté de culte et estime qu'un tel plafond est "disproportionné au regard de l'objectif de préservation de la santé publique".

Une décision qui ravit Monseigneur Pierre D'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo. Selon lui, par cette décision, "le Conseil d'Etat reconnaît que la liberté de culte n'est pas une liberté comme les autres. Il reconnaît que dans toute société, il y a une dimension spirituelle et religieuse et que cette dimension, on ne peut pas la mettre sous le boisseau."

Pour lui, comme pour la Conférence des évêques de France qui avait dénoncé samedi, devant le Conseil d'Etat, une mesure "non-nécessaire, disproportionnée et discriminatoire", l'application d'un pourcentage est la meilleure solution. Il plaide pour une jauge de 30 % de la capacité globale d'accueil de chaque lieu de culte. Et d'ajouter que la jauge de 30 personnes est irréaliste et impraticable, parlant "d'absurdité" et préférant une jauge de "bon sens", ce dernier étant "source de paix" et que "dans ces temps troublés, il ne faut pas ajouter un trouble au trouble".
 


Dès jeudi 26 novembre, l'archevêque de Rennes avait adressé un message aux prêtres de son diocèse. Il indique ne pas pouvoir leur demander de compter leurs fidèles, dans le but d'en exclure, comptant sur la cohérence des prêtres et des fidèles pour lutter contre l'épidémie et respecter les gestes barrières.
  

Des jauges dépassées ce dimanche


Des conseils que les prêtres d'Ille-et-Vilaine ont apparemment suivi ce dimanche matin. Dans la cathédrale de Rennes, d'une capacité de 1200 places assises, près de 80 croyants se sont retrouvées lors de la célébration de 10 h 30, l'une des multiples messes prévues pour accueillir tous les fidèles désireux de se retrouver pour communier.
 

Pour le Père Erwan Delahaye, curé de la cathédrale de Rennes, il ne pouvait pas interdire ce matin l'entrée aux croyants car "la loi générale nous l'interdit et la loi de la charité aussi". Le prêtre avait tout de même fait un travail de sensibilisation en amont auprès de ses paroissiens. Pour autant, selon lui, "la jauge de 30 personnes n'est pas tenable car, en même temps, on a ne peut pas refuser des chrétiens et en même temps, on a à être responsable aux yeux du gouvernement et de la société."
 

Parmi les personnes venues assister à l'office et communier, certains trouvaient cette mesure "inadmissible" au regard de "ce qui se passe dans les transports en commun où tout le monde est serré"  alors que d'autres croyants comprenaient la mise en place de cette jauge, telle Brigitte, trouvant cela "attristant" mais expliquant "qu'il faut penser aux autres e se plie en se disant que cela s'améliorera."

 

Dans l'attente de nouvelles mesures


Tous les catholiques pratiquants sont maintenant dans l'attente des futures décisions du gouvernement. Comme le père Philippe Hébert, curé de la paroisse Saint-Germain à Rennes, ils espèrent qu'une jauge d'un tiers de la capacité des lieux cultes soit retenue, leur permettant de reprendre plus sereinement les célébrations avec les distanciations nécessaires et les gestes barrières comme c'était le cas il y a quelques semaines.
 

Ce dimanche, le père Hébert a officié sur trois messes en matinée et deux en soirée pour pouvoir accueillir tous ces fidèles.
 
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