Amaury de Saint-Quentin a pris ses fonctions ce 28 octobre, alors que la région fait face, à Rennes, à un nouveau défi sécuritaire. Après qu'un enfant ait été blessé de deux balles dans la tête lors d'une course-poursuite, le trafic de drogue est à nouveau sur le devant de la scène, franchissant un nouveau cap dans la violence.
Il a été nommé le 10 octobre dernier, mais prenait ses fonctions ce 28 octobre. Amaury de Saint-Quentin, âgé de 63 ans, succède à Philippe Gustin à la préfecture de la région Bretagne, et d'Ille-et-Vilaine.
En se rendant dès le 28 octobre au soir dans le quartier de Maurepas, particulièrement touché par le phénomène des points de deal et qui a connu plusieurs fusillades ces derniers mois, Amaury de Saint-Quentin a tenu à montrer sa fermeté et son soutien aux forces de l'ordre.
L'avant-veille, dans la nuit de samedi à dimanche, un enfant recevait deux balles dans la tête alors que son père était impliqué dans une course-poursuite dont l'origine est un différend avec des trafiquants de drogue du quartier de Maurepas.
"Je ne m'attendais pas à ce à quoi nous avons été confrontés ce week-end" a confié Amaury de Saint-Quentin au micro de France 3 Bretagne. Samedi matin, des affrontements dans le quartier Maurepas avaient eu lieu entre bandes rivales, "ils ont d'ailleurs conduit à une vingtaine d'interpellations", puis ce drame dans la nuit de samedi à dimanche. "Tout cela nous a menés à renforcer la présence policière sur le quartier avec notamment le déploiement de la CRS82 que nous a octroyée le ministre."
"Taper les délinquants au portefeuille"
L'objectif de ces renforts des forces de l'ordre, c'est "d'éradiquer ces points de deal" affirme le nouveau préfet. Mais comme l'ont souligné la maire de Rennes lors d'un entretien, ainsi que des responsables syndicaux de la police, ces renforts restent ponctuels et les points de deal ont toujours repris leur activité après le départ des renforts.
"On ne peut pas se satisfaire que de l'éradication des points de deal" semble toutefois leur répondre Amaury de Saint-Quentin au micro de France 3 Bretagne, "les moyens qui sont mis en œuvre ont vocation à s'inscrire dans la durée".
Le but, pour cet ancien préfet de Corse : travailler aux sources d'approvisionnement, remonter les réseaux, et au blanchiment de l'argent de la drogue. "Il faut vraiment taper les délinquants au portefeuille, leur faire mal là où ça leur fait le plus mal" estime Amaury de Saint-Quentin.
Dans l'immédiat, la CRS 82 quittera Rennes mais sera remplacée par une nouvelle compagnie de CRS, précise le préfet pour répondre aux inquiétudes. Et vendredi, lors de la venue du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, Amaury de Saint-Quentin compte "voir dans quelle mesure on peut pérenniser les effectifs, pérenniser au sens, les augmenter de manière assez substantielle", notamment ceux de la BST (Brigade de Sûreté Territoriale) implantée sur le secteur de Maurepas.
(Avec Michel Dumoret)