Des surveillants de prison ont manifesté ce mardi matin pour exprimer leur "ras-le-bol" devant la "déroute" de la politique carcérale, alors que le nombre des détenus a atteint un nouveau record au 1er juin, avec 67.977 prisonniers. A Vezin, St Brieuc et Brest, ils manifestent aussi.
C'est le syndicat UFAP/UNSA/Justice qui avait appelé les personnels pénitentiaires à une forte mobilisation dans le cadre du mot d'ordre national sur l'insécurité dans les prisons.
A Vezin Le Coquet, près de Rennes, où il y a 822 détenus pour 680, quelques surveillants ont bloqué le fonctionnement normal de l'établissement. A Brest et St Brieuc, les surveillants ont aussi mené aussi des actions.
3m2 par prisonnier
En Bretagne, la dernière opération médiatique pour dénoncer la surpopulation carcérale remonte au 21 février dernier. Ce jour là des avocats et des magistrats dénonçaient les conditions d'accueil des détenus dans la maison d'arrêt de St Brieuc. Un établissement où le taux d'occupation est de 175% et où chaque prisonnier dispose de seulement 3m2...
Un juge d'application des peines faisait alors remarquer que c'était moins que les 5m2 réglementaires imposés pour les chiens dans les chenils.
Taux de suicide record
Des chiffres et des arguments qui valent régulièrement à la France de se faire taper sur les doigts par l'Europe. D'autant que cette surpopulation carcérale s'accompagne d'un nombre élevé de suicides. La maison d'arrêt de Vézin le Coquet en 2011 faisait d'ailleurs partie des 13 établissements français où ce taux était le plus élevé. Il faut par exemple en moyenne 10 ans pour faire aboutir un projet de construction d'établissement pénitentiaire. Cela dit, les choses avancent. De nouvelles places de détention sont créées.180 par exemple à Brest et Ploemeur d'ici la fin 2014. Et puis on réfléchit aussi à des peines alternatives pour désengorger les prisons. En Bretagne, plus de 300 condamnés bénéficient par exemple aujourd'hui d'un bracelet électronique.
Les prisons françaises ont battu début juin un nouveau record de population carcérale avec 67.839 détenus, pour seulement 57.235 places.