La nuit tombée, le métro de Rennes passe par la case désinfection

Si le nettoyage des rames se fait tous les soirs de l'année (à l'exception du 1er mai), l'épidémie a bousculé le protocole de lavage, avec l'utilisation d'un produit spécial. Et après le 11 mai, ce sont les voyageurs qui devront redoubler d’attention.
 

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La nuit tombée, dans un gigantesque hangar, des agents de nettoyage lavent de fond en comble les rames du métro de Rennes, passant un virucide, épidémie de Covid-19 oblige. "On ouvre l'oeil un peu plus, car forcément on essaye de faire pour le mieux pour protéger tout le monde et pour qu'on ait toujours des transports en commun", explique Myriam Betscoun, agent d'entretien ferroviaire chez Samsic, portant un masque sur le visage.

"On contribue à ce que les gens puissent voyager correctement et en toute sécurité", ajoute-t-elle, après avoir soigneusement passé des lingettes et des chiffons sur les sièges et barres de maintien dans cette rame. Dans cet atelier garage situé à Chantepie, près de Rennes, non loin du terminus de la ligne A, sa collègue Nathalie note aussi "qu'il y a plus d'entretien au niveau de la désinfection des sièges et des portes."
 

Depuis le confinement de la population mi-mars, la fréquentation du métro s'est (logiquement) écroulée, passant de 360.000 voyageurs par jour en temps "normal" à 25.000, avec seulement dix rames en circulation, qui parcourent en seize minutes les quinze stations. Si le nettoyage des rames se fait tous les soirs de l'année - à l'exception du 1er mai - l'épidémie a bousculé le protocole de lavage, avec l'utilisation d'un produit spécial.

"Les parois, les barres de maintien, les tissus : tout est passé au virucide, ce qui n'est pas le cas habituellement", pointe Valérie Bourgeois, coordinatrice pour l'exploitation du métro, inauguré en 2002 et fonctionnant sans conducteur. Si les équipes de nettoyage "font tout" pour nettoyer au mieux, elle pointe également "la responsabilité" des usagers qui doivent adopter les gestes barrières et utiliser du gel.
 

"J'évite les barres" 


Durant la journée, de nombreux voyageurs disent faire plus attention que d'habitude, sans inquiétude excessive, la Bretagne étant l'une des régions les moins touchées par l'épidémie (51 personnes en réanimation, 210 décès de patients âgés de 55 à 100 ans selon les derniers chiffres de l'ARS). "J'évite les barres et j'essaye de me tenir en équilibre, ce qui n'est pas toujours facile", sourit Stéphanie Robin, agent de restauration dans le social, qui dit sentir souvent le désinfectant dans les rames.
 

Laura Mutonji, 18 ans, en alternance, assure "prendre ses précautions" et essaye ainsi "d'éviter de toucher ce que tout le monde peut toucher", se servant de son coude. Comme d'autres passagers, elle a constaté que le nombre de gens empruntant le métro était en augmentation ces derniers jours, à mesure que la date du 11 mai s'approche.

Infirmier de 34 ans, Sébastien n'a pas cessé d'utiliser le métro pour traverser la capitale bretonne et se rendre au CHU. "On voit de plus en plus de personnes. On se demande ce qui va se passer dans quinze jours en termes de distanciation sociale", dit-il, affirmant qu'il mettrait un masque.

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que le port du masque serait obligatoire pour tous les voyageurs dans les transports publics, au moins pour les trois semaines de période de transition post-confinement envisagée jusqu'au 2 juin.


La mise en service de la ligne B repoussée

 
Autre sujet d'intérêt à Rennes, le chantier de la ligne B, un projet de plus d'un milliard d'euros, avec quinze nouvelles stations.
 

La mise en service de la ligne qui devait avoir lieu à la fin de l'année, est repoussée au printemps 2021."Le chantier repart à partir du 4 mai, avec des mises à niveau des bases vies compte tenu des mesures anti-Covid, et de façon constructive à partir du 11", a confié à l'AFP Xavier Tirel, directeur général de la Semtcar, société d'économie mixte des transports collectifs de l'agglomération rennaise qui pilote le projet.

 
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