À l'aune des législatives le 30 juin prochain, plusieurs villes de Bretagne marchent contre l'extrême droite ce samedi 15 juin. À Rennes, la manifestation s'est jointe à la marche des fiertés et a rassemblé entre 12 000 (préfecture) et 25 000 participants (organisateurs). Plus de 35 000 personnes ont défilé en Bretagne.
La dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin a précipité le lancement d'une campagne éclair pour les législatives ce 30 juin. Opposés aux idées du Rassemblement national, arrivé en tête des élections européennes et bien lancé pour celles des députés, 350 000 personnes devraient défiler dans l'ensemble des villes en France.
Même objectif : lutter contre l'extrême droite
À Rennes, les luttes convergent : prévue de longue date, la marche des fiertés, dédiée à la représentation des personnes LGBTQIA+ et de leurs droits, se joindra au cortège contre l'extrême droite pour une manifestation commune. "C'est totalement en accord avec tout ce qu'on défend, donc c'est normal qu'on se rejoigne," explique Emma Guiguen, coordinatrice de la marche des fiertés.
Relatif à cette marche des fiertés, un village associatif s'est installé sur la place du général de Gaulle, où les stands réalisent depuis 10 heures de la prévention auprès du public. "On peut vieillir avec le VIH, pas avec l'extrême droite" peut-on dire sur les stands.
"À 13 heures, on va faire un discours militant pour expliquer nos revendications," relate Emma Guiguen, avant que la marche s'élance vers le centre-ville à 14 heures. Celle-ci devrait, comme chaque année, compter au moins 15 000 personnes.
Une crainte de débordements
Sur le trajet de la manifestation, certains commerces ont anticipé d'éventuels dégâts, en souvenir des mobilisations des 30 mars ou des 10 et 11 juin derniers. Au petit matin, les vitrines de la place de la République se barricadent déjà derrière d'épaisses plaques de bois.
Les militants pour les droits des minorités sexuelles ont en tête l'éventualité que la marche dégénère. "On pense qu'il va y avoir des débordements, c'est vrai. Mais théoriquement, on est là contre l'extrême droite, [en plus de] nos revendications de base, ça devrait bien se passer," confie Martial Le Toullec, trésorier de l'association AIDES Bretagne.
Le but, c'est qu'on puisse faire entendre nos revendications et les débordements n'aident pas à les rendre audibles. On appelle à une manifestation revendicative. L'idée, c'est de montrer qu'on est tous rassemblés face à l'extrême droite.
Emma GuiguenCoordinatrice de la marche des fiertés
Vers 16 heures, des premières tensions ont été observées place de Bretagne entre la police et une soixantaine d'"élements grimés" qui "commettent des exactions le long du parcours". La préfecture d'Ille-et-Vilaine rapporte "des tags, des dégradations d'agences bancaires et immobilières et de mobilier urbains, et des jets de projectiles sur les forces de l'ordre".
Selon les pouvoirs publics, la manifestation a compté 12 000 personnes, mais les organisations syndicales s'accordent sur un chiffre de 25 000 participants. Après avoir décrit une boucle dans le centre-ville, la marche des fiertés a regagné l'esplanade Charles de Gaulle vers 17h15.
Plus de 35 000 manifestants en Bretagne
D'autres villes bretonnes ont marché contre l'extrême droite ce 15 juin dans la matinée : 1 600 et 1 400 manifestants ont respectivement été comptés à Lorient et Vannes par la préfecture du Morbihan, ou encore 300 à Pontivy, 250 à Ploërmel, 200 à Groix ou encore 50 au Palais. Dans les Côtes-d'Armor, 1 050 personnes ont défilé à Lannion, 800 à Dinan, 350 à Paimpol et 270 à Guingamp.
Les cortèges finistériens ont rassemblé plus de 4 500 et 2 500 opposants à l'extrême droite à Brest et Quimper selon nos confères du Télégramme. Ce dimanche 16 juin, une nouvelle mobilisation à Saint-Brieuc a rassemblé 2 300 personnes selon la préfecture des Côtes-d'Armor, ce qui porte à plus de 35 000 l'affluence des manifestations de ce week-end dans la région.